Saison 4 - Episode 3 : Visite de la Cardinale
Les terriens et même ceux qui naviguent s’interrogent probablement sur la manière dont se déroule la vie à 6 dans un espace réduit pendant 2 mois... Je vais essayer de lever le voile (sans tout dévoiler cependant !!) sur notre vie à bord les jours où nous ne naviguons pas en commençant par une visite guidée. Alors soyez imaginatifs, voilà une description de notre havre de paix (par rapport à la rudesse extérieure des lieux ) .
La cardinale est une fière goélette (deux mâts égaux) de 15 m dont l’aménagement intérieur est le suivant. Par une descente raide, on accède au carré qui comprend à bâbord une grande table à carte occupée fréquemment pour passer des mails, regarder les cartes numériques, recharger les appareils de toute sortes (ordis, tablettes, appareils photos, … ) et préparer et suivre la navigation.
Puis à tribord une très belle table massive avec des banquettes en U pouvant accueillir 8 personnes, à 6 nous sommes à l’aise même si pour les besoins du service et la répartition (on se voit mieux) , je me pose souvent sur un tabouret sur le bord extérieur. C’est là que nous prenons tous les repas, et que les soirées se terminent en mode enfer du jeu (il y a même un éclairage de leds rouge pour l’ambiance MACAO)…
Sous les banquettes des rangements conséquents pour nos vivres secs (pâtes, riz, farines, gâteaux, chocolats, etc ….et le bar à alcools fort bien sûr). En descendant une marche, on accède à la cabine de l’équipage. Quatre belles couchettes, 2 à tribords superposées et le symétrique à bâbord. Elles sont grandes, confortables, munis de toiles anti-roulis et de couches chaudes et douillettes, un vrai bonheur sous cette latitude (presque 63° SUD), et des équipets pour ranger les habits le long de chaque couchette. Alain et moi dormons en bas, Laurent et Hervé en haut. Légèrement à bâbord trône maître Reflex, notre poêle à mazout bien aimé qui ronronne quasiment en permanence et qui permet aussi de chauffer de l’eau, le café et autre cuisine quand la taille des gamelles le permet. Tout le monde maîtrise l’allumage et le réglage de l’engin. Nous le mettons au ralenti pour la nuit …un vrai luxe.
Via une porte on accède ensuite au coin toilette avec WC à babord, et lavabo à tribord et un tuyau muni d’une pomme que l’on peut tirer du lavabo pour prendre une douche chaude (de temps en temps quand le moteur a fait de l’eau chaude). Se trouve également à bâbord un placard à cirés, des rangements et à tribord toute la pharmacie concoctée par Annie au départ de Nantes et révisée et complétée au fur et à mesure. Puis c’est la cabine avant qui nous sert d’espace de rangement .
Sous les deux couchettes, beaucoup de matériel de rechange et les combinaisons de survie. Au dessus, les sacs des équipiers (pratiquement vides) , le matériel de montagne (piolets, crampons, cordes, chaussures,..) et surtout tous les fruits et légumes bien répartis et calés dans des cageots et cartons. Nous avons perdus rapidement les tomates qui ont pris un coup de chaud à Ushuaiai et Puerto Williams, depuis on tient à peu près le reste : choux, concombres, aubergines pommes de terre, patates douces, oignons, avocats puis citrons, citrons verts, oranges, bananes, pommes, gingembre, ail. Il faudra tenir deux mois….Le reste des vivres est un peu en cuisine (cf ci après) mais surtout dans les fonds sous les planchers du carré.
Retournons vers l’arrière, en passant derrière la table à carte nous rentrons dans la coursive bâbord, domaine du cook qui mène à la cabine du capitaine. Cette coursive intègre le gros frigo à trois portes de type industriel, la gasolinière (une plaque deux feux et un four), un évier double bac et une multitude de placards rangements intégrant également une poubelle ouvrante. Nous arrivons ensuite à la suite du propriétaire avec une couchette king size, une très belle penderie, des équipets partout et un coin de toilette et douche, le grand luxe pour Benny et Jeanne. Il n’y règne pas la douce chaleur générée par le poêle mais un chauffage
électrique radiant, identique à celui du plafond du carré et que l’on allume dès que le moteur ou le tourne.
Le tour du propriétaire ne serait pas complet sans l’atelier situé derrière le carré à tribord et qui contient un mini magasin AD, des outils à profusion , une penderie pour les cirés et abrite le groupe électrogène et le dessalinisateur. Un coin stratégique , par lequel on accède aussi au compartiment moteur, un Perkins 4 cylindres de 90 CV, ce qui permet à notre belle Cardinale de naviguer en pleine autonomie.