Saison 4 - Episode 6 : La vie à bord de la Cardinale

 

Après avoir proposé  (chronique Antarctique N°3 normalement) une visite de notre fière Cardinale, nous allons essayer de vous décrire quelques instants de la vie du Bord.  Une journée type sans navigation par exemple, juste ponctuée d’une ballade à terre.

Elle commence invariablement par un bon petit déjeuner qui se déroule en plusieurs étapes. Alain, le lève tôt du bord, pose une gamelle d’eau sur notre poêle Refleks et le met un peu plus fort, puis se recouche pour bouquiner, ensuite il prépare le thé et en général le cook ou Hervé l’assiste pour mettre la table du petit déjeuner pour tout le monde. Dame Jeanne, pomponnée  et son capitaine nous rejoignent et les premières conversations arrivent à réveiller lolo la marmotte. Le Cook ne perd pas son temps et démarre la préparation du repas du midi et souvent aussi du soir pour profiter le plus longtemps possible de la chaleur du poêle. Après vaisselle du petit déjeuner (Hervé, Alain ou plus rarement Laurent qui prend du temps pour se faire beau) , le temps dicte les activités. Si il fait beau une partie par en ballade, sinon c’est ateliers divers , l’obligatoire étant bricolage (une journée sans bricolage à bord est inconcevable) ou cuisine (idem que le bricolage).

Les repas comprennent toujours  (au mouillage)  le midi : apéro léger, plat (souvent salade variée), fromages, fruits, café et chocolat et le soir : apéro plus ou moins riche en fonction des événements à arroser, plat généreux du cook, fromage et dessert de l’artiste pâtissière.  Laurent a la mémoire de ce que l’on mange sur son journal intime, cela aide le cook à ne pas se répéter trop souvent. 

Exemples de bricolage : pose de la nouvelle capote qui ferme de dog house, réparation d’une rame  d’annexe explosée par les grosses godasses de montagne, confection d’une douchette pour la pompe d’eau de mer, …. .Le temps est aussi occupé régulièrement par l’intendance du bord : remplissage des différents réservoirs de gasoil puis rangement des coffres, mise à l’eau de l’annexe via la drisse de spi et mise en place du moteur, études des cartes et des prochains
mouillages. Nous occupent aussi le suivi de la météo et des mails et beaucoup de lecture.  Petit à petit chacun a trouvé sa place privilégiée même si chacun peut la plupart du temps suppléer un autre. Le Capitaine et Alain gèrent la navigation et sont les grands prêtres  de la météo et du bricolage ; Laurent est notre maître mécanique et veille sur les systèmes vitaux (le Perkins, le dessalinisateur et le groupe) ;  Hervé est notre polyvalent , il participe au bricolage,  gère le plus souvent l’annexe et surtout est notre récureur N°1, difficile de lui prendre la place à la vaisselle ou pour l’intérieur (de toutes façons ça sera moins bien nettoyé). La cambuse est partagée entre Francis, le Cook jongleur de gamelles, roi du salé,  du mijoté et de l’utilisation des restes et Dame Jeanne, magicienne du pain et créatrice en pâtisserie (y compris salé, entorse du Cook) mais nous consacrerons une chronique spéciale à ce sujet prochainement.

L’équipage possède aussi des vidéastes (Alain l’officiel qui attend d’essayer son drone  récupéré  il y a deux jours) mais aussi Laurent, Francis et Jeanne), des photographes agréés (Jeanne et Hervé) , un musicien (Francis ) et une chorale (chef de chœur Jeanne) qui répète en vue de chanter à la base ukrainienne de Verdansky.


Une équipe donc bien soudée  autour de son capitaine, très complémentaire et qui ne rechigne jamais pour monter sur le pont  se prendre un peu de neige ou de vent glacé pour manœuvrer, … et cela ne manque pas  dans ce paysage magique.

Saison 4 - Episode 5 : Toujours plus vers le SUD

Depuis 4 jours, la cardinale plonge vers le SUD. 

Dernier point atteint ce jour, Port Lockroy par 64°49,5’S et 63°30’W. Après notre longue visite de Deception Island nous descendons vers Trinity , travers par 15-20 Nœuds et sous de grosses averses de Neige , nous commençons à croiser plus d’Icebergs. Brice, le copain du voilier Peau d’Orange familier du coin a indiqué un mouillage à Benny, qu’il a nommé Copacabana. Nous comprenons pourquoi en arrivant car il y a deux énormes rochers en pain de sucre séparés par une faille comme taillée par un coup d’épée géante. Pour l’ambiance par contre, c’est plus lugubre et nous devons contourner plusieurs Icebergs plantés à l’entrée pour finalement trouver un fond de 17m sous d’énormes falaises de glaces qui n’arrêtent pas de craquer Cela roule un peu mais le repas, chili Trinity Island du cook et Gâteau aux pommes de notre artiste pâtissière,  réconforte  tout le monde après cette longue fraîche journée et nous sommes doucement bercés dans les bannettes.

Le lendemain,  il fait beau et le paysage est magique. Nous prenons du temps pour le petit déjeuner puis sortons tranquillement au moteur en suivant la trace de la veille. Les baleines nous accompagnent et nous avons droit à notre premier  show avec bond hors de l’eau et coup de queue, on se régale. Le vent se lève avec la neige et nous envoyons de la toile au portant mais il ne fait pas chaud et l’on se succède à la veille dehors car  il y a de petits icebergs assez régulièrement. Nous arrivons à « DOS MAGOTES » (deux pitons) Island sur un point que  nous a donné Jean du Boulard mais c’est impossible de mouiller car il y a encore 80m de fond tout près des falaises de glaces encore plus énormes que la veille. Nous faisons demi-tour et tentons une autre baie et finissons par trouver un mouillage tout près du bord par 15m de fond au milieu de pas mal de glaçons.

Le vent tombe vers 22 h et nous écoutons la glace craquer avec force. Le bruit des glaçons qui raclent la coque nous réveille à partir de 5H et nous sortons pour prendre des photos et des vidéos car on ne voit presque plus l’eau recouverte de morceaux de toutes tailles , incroyable, on  se dit qu’à 2 ou 3 degrés de moins, le tout prend facilement. Finalement Alain et le cook se lèvent  pour aller se balader au bord des falaises en Annexe, le soleil illumine les faces, la magie du SUD est là.


Après un copieux petit déjeuner Alain, Jeanne, Laurent et Hervé débarquent pour tenter de grimper sur un beau sommet en rocher s qui succède à une belle pente de neige. Peine perdue, les goélands qui nichent sur le rocher gardent les lieux et découragent les montagnards.  Un bon déjeuner réchauffera les cœurs avant le départ pour une route toujours plus SUD, A
suivre !!

Saison 4 - Episode 4 : Deception Island, beautée désolée

Le 23 Janvier,  63°01 S,  60°31 W


Nous sortons de quatre jours de visite de Deception Island qui, au niveau paysage, porte mal son nom. Nous sommes rentrés le Jeudi 18 au soir par une soirée humide et pris un mouillage seuls à 21H00 au fond de Telefon Bay. L’entrée dans la petite mer intérieure  de cette immense cercle impose de passer les forges de Neptune , une passe étroite au milieu de falaises noires et aux crêtes acérées comme des lames de scie géantes. On y retient son souffle .. et à bâbord des centaines de manchots nous regardent passer. 

Le lendemain matin, nous bougeons de mouillage pour nous coincer dans un petit trou avec deux ancres à l’avant  et deux aussières derrière. Il fait très beau et cela nous offre  un super après midi de ballade sur les crêtes  volcaniques. La vue sur toute l’ile est époustouflante. Le soleil joue avec les reliefs et les flancs des monts en  Noir et Blanc,  les pierres déploient une palette de couleur peu commune.

Laurent et Francis jouent les prolongations pour aller voir côté Océan en passant une pente de neige. Le soir c’est filet de bœuf et patates rôties..un délice. Le lendemain après midi l’équipage  tente une sortie malgré un temps incertain pour une belle marche de 3H30 jusqu’au cratère de XX. Nous arrivons juste, alors que les touristes d’un cruiser ship remontent à bord, le site est à nous ainsi que la bouille amusée des phoques de Wedell.  Le retour se fait au pas de course car la marée monte …et nous arrivons sous une belle averse de neige pour le Pisco de Jeanne bien mérité. Le lendemain cela sera ateliers à bord.

Le vent a tourné et la pluie et la neige nous arrivent de l’arrière et il ne fait vraiment pas chaud. Après une manœuvre pour laisser passer nos copains du « SOURIRE » qui s’étaient glissés dans le trou la veille, tout le monde reste au chaud à l’intérieur. Après une belle séance de cinéma avec les désormais célèbres films sur la cordillère de Darwin ; Laurent Bernard et Hervé tentent un SAV Sur la WALLAS, Jeanne fait de la couture , Alain du matelotage et le cook…la cuisine comme d’habitude. Ce soir couscous Royal pour  récompenser ce confinement. Lundi 22 nous décollons pour Whaler’s Bay en fin de matinée après une manœuvre de bout et  de relevages d’ancres musclée car la vase noire volcanique est compact comme de l’argile.  Le temps est gris et froid mais assez dégagé, mais se bouche lorsque l’on arrive à Whaler’s bay.

Le mouillage est situé devant une ancienne base baleinière avec des vestiges rouillés lugubres et impressionnants : bouilleurs, distilleurs, cuves moitié penchées, docks  flottants , et des vieilles baleinières en bois blanchies entouré de quelques os de baleine monstrueux  dont Jeanne nous régalera le soir de photos somptueuses prises sous un plafond bas. A 19H00 on ne voit presque plus la plage proche et c’est au ti punch que l’on réchauffera les corps avant une belle soirée ponctuée par deux victoires du capitaine au 5000, jeu favori du bord.


Demain on s’enfonce plus dans le SUD !!!

Saison 4 - Episode 3 : Visite de la Cardinale

Les terriens et même ceux qui naviguent s’interrogent probablement sur la manière dont se déroule la vie à 6 dans un espace réduit pendant 2 mois... Je vais essayer de lever le voile (sans tout dévoiler cependant !!) sur notre vie à bord les jours où nous ne naviguons pas en commençant par une visite guidée. Alors soyez imaginatifs, voilà une description de notre havre de paix  (par rapport à la rudesse extérieure des lieux ) .

La cardinale est une fière goélette (deux mâts égaux) de 15 m dont l’aménagement intérieur est le suivant. Par une descente raide, on accède au carré qui comprend à bâbord une grande table à carte  occupée fréquemment  pour passer des mails, regarder les cartes numériques, recharger les appareils de toute sortes (ordis, tablettes, appareils photos, … ) et préparer et suivre la navigation.
Puis  à tribord une très belle table massive avec des banquettes en U pouvant accueillir 8 personnes, à 6 nous sommes à l’aise même si pour les besoins du service et la répartition (on  se voit mieux)  , je me pose souvent sur un tabouret sur le bord extérieur. C’est là que nous prenons tous les repas, et que les soirées se terminent en mode enfer du jeu (il y a même un éclairage de leds rouge pour l’ambiance MACAO)…

Sous les banquettes des rangements conséquents pour nos vivres secs (pâtes, riz, farines, gâteaux, chocolats, etc ….et le bar à alcools fort bien sûr). En descendant une marche, on accède à la cabine de l’équipage. Quatre belles couchettes, 2  à tribords superposées et le symétrique à bâbord. Elles sont grandes, confortables, munis de toiles anti-roulis et de couches chaudes et douillettes, un vrai bonheur sous cette latitude (presque 63° SUD), et des équipets  pour ranger les habits le long de chaque couchette. Alain et moi dormons en bas, Laurent et Hervé en haut. Légèrement à bâbord trône maître Reflex, notre poêle à mazout bien aimé qui ronronne quasiment en permanence et qui permet aussi de chauffer de l’eau, le café et autre cuisine quand la taille des gamelles le permet. Tout le monde maîtrise l’allumage et le réglage de l’engin. Nous le mettons au ralenti pour la nuit …un vrai luxe.


Via une porte on accède ensuite au coin toilette avec WC à babord, et lavabo à tribord et un tuyau muni d’une pomme  que l’on peut tirer du lavabo pour prendre une douche chaude (de temps en temps quand le moteur a fait de l’eau chaude). Se trouve également à bâbord un placard à cirés, des rangements et à tribord toute la pharmacie concoctée par Annie au départ de Nantes et révisée  et complétée  au fur et à mesure. Puis c’est la cabine avant qui nous sert  d’espace de rangement .

Sous les deux couchettes, beaucoup  de matériel de rechange et les combinaisons de survie. Au dessus, les sacs des équipiers (pratiquement vides) , le matériel de montagne (piolets, crampons, cordes, chaussures,..) et surtout tous les fruits et légumes bien répartis et calés dans des cageots et cartons. Nous avons  perdus  rapidement les tomates qui ont pris un coup de chaud à Ushuaiai et Puerto Williams, depuis on tient à peu près le reste : choux, concombres, aubergines pommes de terre, patates douces, oignons, avocats puis citrons, citrons verts, oranges, bananes, pommes, gingembre, ail. Il faudra tenir deux mois….Le reste des vivres est un peu en cuisine (cf ci après)  mais surtout dans les fonds sous les planchers du carré.


Retournons vers l’arrière, en passant derrière la table à carte nous rentrons dans la coursive bâbord, domaine du cook qui mène à la cabine du capitaine. Cette coursive intègre le gros frigo à trois portes de type industriel, la gasolinière (une plaque deux feux et un four), un évier double bac et une multitude de placards rangements intégrant également une poubelle ouvrante. Nous arrivons ensuite à la suite du propriétaire avec une couchette king size, une très belle penderie, des équipets partout et un coin de toilette et douche, le grand luxe pour Benny et Jeanne. Il n’y règne pas la douce chaleur générée par le poêle mais un chauffage
électrique radiant, identique à celui du plafond du carré et que l’on allume dès que le moteur ou le tourne.

Le tour du propriétaire ne serait pas complet sans l’atelier situé derrière le carré à tribord et qui contient un mini magasin AD, des outils à profusion , une penderie pour les cirés et abrite le groupe électrogène et le dessalinisateur. Un coin stratégique , par lequel on accède aussi au compartiment moteur, un Perkins 4 cylindres de 90 CV, ce qui permet à notre belle Cardinale de naviguer en pleine autonomie.

Saison 4 - Episode 2 : Débuts en Antarctique

Nous sommes depuis 3 jours en Antarctique, le grand continent blanc. Blanc et Gris  sont les maîtres du paysage. Ce ne sont pas 50 mais une infinité de nuance sde gris que nous offre le combat de la mer, du vent et du froid. C’est l’été et donc ces mélanges sont infiniment doux , nous sommes d’ailleurs en route vers Deception Island  sous voilure haute, appuyé par
une légère risée Perkins. Depuis quatre heures , nous contemplons les faces glacées , enneigées et majestueuses de la côte Sud de Linvingston Island, la plus grande de l’archipel des Shetland du sud.

Dans l’imaginaire , on se rappelle des photos des grandes faces de l’himalaya : le K2, Le Lotze, le Makalu où le grand blanc commence vers 6000. Ici le grand blanc est déjà dans la mer avec des zones de  growlers au pied des glaciers et les pentes, tantôt douces, tantôt abruptes se couvrent  d’une neige chantilly , boursouflée par le vent que l’on ne voit que très rarement dans les alpes. Cet après-midi , le soleil les éclaire et joue avec les ombres des aiguilles qui se dressent à chaque cap. La faune marine est ominprésente , manchots  papous ou à jugulaire qui bondissent autour du bateau, deux belles baleines  qui batifolent à quelques longueurs de bateau.

Ce matin nous avons eu droit à notre premier ciel dégagé. Hervé et le Cook en ont profité pour parcourir en deux petites heures les crêtes de  la partie nord de Half Moon, passant de pierriers en pierriers à travers des pentes de neige molle où l’on enfonce modérément. C’est le domaine des skuas qui nous foncent dessus en piqué lorsque l’on approche trop près des zones de nidifications et parfois il faut même baisser la tête pour les laisser passer. Le paysage au sommet, à 360 ° est époustouflant  avec en particulier deux énormes rochers en pain de sucre vers le passage de Drake dont un dans une zone prise à moitié en glace.

Nous appelons la Cardinale à la VHF pour que l’on vienne nous chercher. Benny et Laurent en profitent pour descendre nos poubelles. La veille, nous avons été accueillis par Gustavo, officier de la base argentine de CAMARA qui nous a offert le café avec des petits gâteaux et  avec qui nous avons passé un excellent moment dans le salon surchauffé avec un beau bar.
Bernard en avait profité pour demander s’ils pouvaient prendre nos ordures et pour l’occasion nous  apportons comme présent un succulent roulé au dulce de lecce (confiture de lait argentine)concocté par l’artiste pâtissière. Ces échanges font partie de la solidarité antarctique.

Pour notre premier mouillage d’arrivée à Yankee Harbour sur Greenwich Island, nous avons eu droit au réveil « moteur » du ballet des zodiacs déversant sans cesse des touristes format « expédition » tous en uniforme rouge et venant voir les manchots en se faisant photographier devant le drapeau chinois….malheureusement il faut faire avec et après nos premiers regrets de ne plus être seuls, nous remercions la présence de cruise ship après
qu’une charmante guide nous ait demandé si l’on avait besoin de quelques chose….Le Cook  ayant dit ok pour du pain, ce sera du pain mais aussi des petites brioches, des palmiers et une grosse boite de succulent chocolat.


Finalement nous nous accommoderons de cette présence incontournable !!!

Saison 3 - L'intégrale

20 OCTOBRE 2016

Un embarquement a Paris assez lourdement chargés avec Jean Yves, Laurent et moi, nous emportons avec nous le moteur du groupe électrogène totalement démonte et reparti dans différents colis, chacun en a pour une belle charge.

Jusqu’à Roissy pas de soucis sauf un surplus de charge nous avons 30 kg en plus et on paye un peu, mais a l arrivée a quatre heure du matin a Buenos Aires, il faut palabrer longtemps et a cette heure là ce n est guère facile …la patience est mise a rude épreuve et on s'en sort avec le matériel et un peu de sous en moins ! On a évite le pire, ouf.

Il y avait avec le moteur quatre panneaux Infratherm pour le chauffage électrique un peu d électronique et le vérin LS 50 qui avait rendu l âme a la saison dernière.

 A Ushuaia ou nous sortons sans problèmes de l aéroport, un problème réglé …..

Embarquement  sur Cachoeira avec Jackie et Juliette qui nous attendent au Nautico …que du bonheur de retrouver ces bons amis, nous filons vers Puerto Williams ou sommeille La Cardinale .

Voila nous sommes a bordet a trois les choses vont bon train, préparation du bateau remise en route du moteur, révisiongénéraleremontage du groupemise a poste des voiles.

Laurent et Jean Yvess activent sur le remontage du moteur du groupe électrogène qui ronronne bientôt super !

Je m occupe des voileset du gréement, un petit tour sur la gasolinierequienfin fonctionnecorrectementque du bonheur !  Cela permet à Laurentde nous faire son pain perdu du matin qui lance la journée de boulot

Autre travail important, rencontrer le capitaine du port pour lui expliquer la façon de fonctionner d Objectifgrandsud,  les autorités chiliennes ont interdit toute forme de charter sur les circuits Cap Horn et Ventisquero (glacier canaux)

Cela change énormémentla donnepour beaucoup , pour ma part deux rendez vousm ont permis de convaincreles autorités en présentanttous les documents relatifs a l association et a son fonctionnement,j’obtiens l’accordpour la saison  et l espritlibéré  nous allons fêter ça chez Patyqui nous reçoit avec toujours autant de gentillesse un bon Pisco a la clé

 

09 11 2016

Tout est paré et à midi La Cardinale sort de Puerto Williams direction le Horn, nous avons bien travaillé et il reste une semaine avant le premier groupe aussi pour remercier Laurent et Jean Yves nous partons virer le Cap Horn.

Arrive apuerto TOROdernier port de pèche au sud du monde, une estacade reçoit tous les bateaux nombreux a cette saison de pèche a la centolla (King crabe)

Nous troquons des cigarettes contre des centollas qui passent tout de suite a la marmite, on ne cuit que les pattes qu’il faut après décortiquer c est l atelier cuisine mais que c est bon !

11 11 2016

Départ a quatre heures du matin direction caleta Martial  le bon vent nous permet de continuer et nous virons le cap Horn vers 14 heures ,au sud du cap le vent monte 30 a 40 nœuds, rapidement la manœuvre se fait on roule deux ris dans la grand voile et nous arrivons dans la soirée  a l abri dans la caleta,ça souffle bienet nous sommes bien a l abri . Le guindeau nous donne du fil à retordre il faut le démonter, nettoyage des charbonset ça repart mais le doute persiste ….il a a peine deux ans !

12 11 2016

On quitte le mouillage a 05 h du matin, le vent est établi a l ouest Nord Ouest 30 nœuds avec quelques rafales 2 ris et trinquette ça file propre et nous embouquons le paso Gorée vers midi

Hélas la mer formée nous empêche de distinguer un casier ,le bateau s arrête nous tirons une longue ligne prise dans l hélice,tous nos efforts pour couper le bout sont vainsle bateau se soulève de deux mètres dans les vagues, c est trop dangereux, un chalutier a qui appartient la ligne de casier se détourne et vient nous aider, il essaie avec un grappin mais le perd dans les vagues , un des membre de l équipage se met en combi de plongée et essaie de se rapprocher du bout en tension pour le couper , peine perdue les mouvements sont trop violents aussi après discussion en Vhfon convient d un remorquage .

Ils nous passent un câble textileet le chalutier nous tire…a un momentle câble touche le balcon, La Cardinale part en travers et le balcon avant se pliepuis sous  la tension le bout arrière se rompt nous sommes soulagés mais inquietspour l hélice.

On renvoi les voiles pour faire route vers Toro,dans notre progression le vent se calme la mer aussi ,l arbre d hélice tourne presque normalement il vibre a peine ,devant Toro il faut mettre le moteur il n y a plus de vent ,un coup de marche arrière dégage une grosse pelote de fil et des morceaux de flotteur l arbre tourne normalement et nous rentrons a Toro remercier le chalutier il n y a plus qu’ un tout petit bout dans l hélice quel soulagement .

Retour a Puerto Williams dans la soirée, tout va bien il y a juste un peu de liston abime et le balcon un peu plié, ouf

Le 13 11 je déposemes deux amis a Ushuaia, les adieux sont durson a fait une belle équipe

Le premier groupe de copains arrivent   Christian, Claudine, François, Marie et Alainun groupe de navigateurs du Havre.

Ils sont heureux d être à bord et se mettent tout de suite au boulot, réparation de la bande anti UV du génoiset quelques renforts de couture sur le génois, nous profitons du club AFASYNpour étaler notre voile ce qui facilite bien les choses, deux jours depaumelle, tout le monde participe c esttop.

16  11 2016

La veilleon est allé chez nos amis du Bodegon la cuisine est toujours super et l ambiance aussi.

Ushuaia   Puerto Williams ou nous arrivons vers 18 heuresaprès un petit détour auxEclaireurs le phare du Beagle qui ressemble TANT aux Cardinauxde Hoëdic

Accueilchilien toujours courtois et après les formalités d’usage nous pouvons partir vers le circuit ces canaux.

Important, les courses chez Simon et Simon le super mercado de Puerto Williams qui gentiment nous livre au bateau.

Nous partons le 18 pour puerto Navarino puis caleta Olla …une belle ballade vers le glacier et un échangeavec les pécheurs, les centollas sont à préparer pour le diner du soir.

Marie une des équipières glisse malheureusement dans le cockpit et se fait très mal au poignet, nous décidons de rentrer sur Puerto Williams pour faire une radio a l hôpital militaire, le nouvel hôpital civil n est pas encore ouvert, il sera inauguré bientôt par la présidente du ChiliMadame Bachelet

La radio confirme une fêlure et Marie est ok pour continuer la balladeaprès un bon bandage et une attelle de tissus.

Nous repartons pour le circuit glacier et pouvons sans trop de vententrer et voir le Pia, le Garibaldi puis filer sur Coloane en passant par le paso Merino qui rejoint le brazo sud du Beagle .Coloanequel régal nous y restons deux jours à se partager entre les ballades et la pèche aux centollas .

Christian et Claudine nous concoctent des bons plats qui font le bonheur de tous.

Un soir hélas un plat assez lourd file des doigts de Christian et tombe sur la Wallas…..le plateau a induction est fendu

Le guindeau  commencenous jouer des tours et après démontage et remontage, un des charbons en mauvais état nous crée des misères, il va falloir revoir cela a Ushuaia.

Au mouillage de Fouque le guindeau nous lâche et c est au winch que nous remontons le mouillage, le vent assez fort nous pousse jusqu'à Puerto Williams ou nous retrouvons nos amis de Karma et de Basic Instinct.

Les batteries donnent des signes de faiblesse mais le taux de charge est suffisant pour palier au problème.

Nousrentrons sur Ushuaiapour le 5 décembreou je vais attendre le groupe suivant.

Un peu de bricole comme d habitude ,entretient ,peinture etc.…c est sympa de se retrouver a Ushuaia avec les amisRoxana,Gaston , je rencontre aussi Guillaume et Stellaque je vais souvent voir par la suite car ils prévoientde racheterFloresqui est a Williams  dans le seno.

On parle équipement et gréement, il y a du boulot sur le bateau mais c est jouable !

Décembre 2016

Le 8 décembre   Marion et son père Jean arrivent au bateausuivis de Robert et la famille Gianola au complet Bernard Isabelle et leur fils Elouan.

Tout de suite on se reparti les taches, avec Bernard on remonte le guindeau que j ai donné en révision, les autres vont se balader, font les courses et préparent le départ.

Pour jouer le jeu avec les autorités chiliennes, Marion, Jean, Bernard, Isabelle et Elouan partirons pour Puerto Williams avec la lanchaet nous les rejoindrons  avec la Cardinale.

Le lundi 12 décembre nous rejoignons Puerto Williams moitié a la voile et un petit coup de moteur, il fait très beau.

Apres les apros et les papiers tout est ok et nous partons le 14 pour Navarino ,tout dessus y compris le pavillon des frères de la cotea postesous la barre de flèche gauche ,hissé par Robert « le Vénète »,accompagné du mien « le chat noir ».

Le vent aux alentours de 15 nœuds nous permet de mettre tout dessus ,les deux GV et le génois des le  départ ,mais rapidement il monte ,se renforce et ça  termine avec 25 nds dans le nezà partir des Eclaireurs …moins marrant.

Le 15 nous partons tôt pour Yendegaiaet nous mouillons devant la maison de Jose qui est abandonnée, c est bien triste mais l endroit est magnifique et nous faisons une belle ballade dans la plaineau pied de la cordillère de Darwin, le soir je leur montre les deux films sur les expéditions dans la cordillère« sur le fil de Darwin » et « le rêve de Darwin ».

Les jours suivants un bon vent bien puissantnous font remontera la voile vers Pia, caleta Beaulieu, visite des glaciers puis mouillage tranquille a la Caleta Sursuivi d une très belle journée au Garibaldiet un mouillage sympa prés de l ile Pirincho, le glacier Garibaldi était vraiment superbe !

L’ile est si belle et a notre portée, nous y plantons le pavillon patagon pour le jeu du roi !

Le 20 décembre direction le seno Ventisquero ou nous mouillons dans la caleta « Monique », beaucoup de glace dans l approche du glacier la manœuvre était très délicate.

Nous partons assez tôt le jour suivant pour Coloane en passant par le paso Merino ; il pleut  et il fait gris mais cela ne nous empêche pas de nous promener et de poser un casier …deux centollas au petit matin ,l atelier centollas va se mettre en route ,il faut préciser que tout le monde y met du sien ,Jean nous fait un pain délicieux chaquejour Marion et Isabelle y vont de leur recettes surprises,Robert nous fait des « pates » exceptionnelles, Bernard nous concocte aussi quelques très bonnes choses et puis nous préparons tous le réveillon .Avec un rameaude berbéris nous fabriquons un super arbre de Noel qui prend place le long du grand mat ,quelques boules des papillons d’emballage de gâteau et c est parfait . On installe la crèche inuit de La Cardinale et avec de la croute de babibel on fabrique des petits personnages pour la buche de Marion …vrai on se croirait chez nous une veille de fête !

Apres un joli mouillage dans le Fouque nous sommes le 24 au soir à Williams ou nous fêtons dignementNoel.

Bricolage du guindeau à nouveauet de la gasoliere qui donne quelques signes de fatigue dus  au plateau cassé.

Le 27 nous partons pour le Horn , il fait plutôt beau au début, mais ça se gâte vite et nous rentrons nous abriter a Toro.

Le 28 départ a 5h 30, le baromètre remonte et le vent est bon, un sympathique traversnous permet tout dessus et a 11 h nous sommes au Paso Bravo, le Horn est tout présnous virons le caillou a 16 h mais nous ne pouvons débarquer, la houle est trop forte, a 18 h le bateau se repose a la caleta Martial.

Le lendemain, le vent de travers nous permet de rentrer direct sur Toroavec une belle journée de voile etle 30 au soir nous sommes a Puerto Williams .

Il nous reste une belle journée a Puerto Williams avant de repartir pour Ushuaia et nous partons a la pêche à la truite dans le petit t torrent qui devaleles « Dientes de Navarino »

Samantaune chienne aux yeux vairons, nous accompagne, l année précédente elle avait passé huit jours sur La Cardinale sans rien nous demander, juste un abri sous le dog house…c est drôle ici tous ces chiens qui sont a tout le monde et un peu sauvages quand même !

Prés du ruisseau nous établissons un petit foyer pour faire un asado et tout en pêchant nous dégustons de la bonne viande grillée, le soir pour le diner, friture de petites truites en entrée suivi d’une bonne fondue dignement arrosée «  ah nos amis suisses avaient tout prévu ».

Le lendemain dimanche nous recevons a bord Mauro et son amie ,les « Nadsiq »,il y a de l ambiance sur La Cardinale ça chauffe !

Lundi bricole et mardi on part pour Ushuaia

Je travaille sur le bateau pendant quelques joursen attendant le groupe d’amis suivant ,c’est un peu la famille qui vient ,Jeanne d’abord que je retrouve avec joie puis Jean Pierre son frère avec Fantec et Pierre les cousins et Erich et Catherine …les autres cousins !

11 janvier 2017

Visite générale a la Prefecturanaval, un petit café chez Ramos Generales et c’est le départ sous génois seul avec 2530 nœuds par l arrière…bonne nav pour la mise en train !

Le jeudi nous affrétons le bateau en passant faire un plein chez Simon et Simon qui nous est livré sur le Micalvi ; 

Okon est prêteta 12h30 vendredi on part pour Yendegaiaou nous mouillons vers 20h

Le vent est a l est ce samedi et calme, il fait gris …nous partons tous faire une randonnée dans la vallée le long de la rivière qui descend de la cordillère de Darwin ,une halte réconfortante dans une petite clairière avec un asado coupe bien cette longue journée de marche .

Apres Yendegaia, une halte a caleta Ollas imposeou nous restons toute la journée du lundi, il fait doux avecun fort vent d ouest .Une partie de l équipage fait une belle randonnée vers le glacier pendant que nous changeons le relai du guindeau et les charbons … un bel après  midi de bricolage !

Le mardi 17 janviernous rentrons dans le seno  Piaetpassons la journéedans les canaux qui mènent aux glaciers cet endroit est vraiment magnifique ,les glaciers somptueux ,nous mouillons le soir dans labelle caleta  Sur si calme !

Le lendemain ,une belle journée de navigation qui  commence par une visite au glacier Garibaldi ,le plus beau ! suivi d’une descente sous voile dans le canal Thompson ,le tour de l ile Gordon puis le superbe mouillage de Coloane .

Le jeudi se passe en randonnée dans la montagne ,sur le glacier et en pêche a la centolla ,le soir c est la fête dans le bateau ou l ambiance est chaude !

Les deux jours suivants nous voient dans le Fouquepuis une belle route dans le Beagle pour aller jusqu'à Puerto Williams .

Dimanche 22 janvier

Promenade ,visite du musé de Puerto Williams ,ballade vers les Dientes dans la montagneet les dernieres coursespour la semaine suivante .

Depart lundi23 à 12h30 vers Puerto Toroou nous arrivons vers 16 ,le port est vide la saison de pêche est terminée ,nous sommes le seulbateau contre le wharf

Mardi matin nous quittons le port vers 6h ,le temps calme dans le Goréechange un peu a l approche du Nassauet un bon vent de travers un peu puissant nous emporte tout dessus vers la caleta Martial .

Le vent assez fort dans la nuit se calme au matin et nous partons virer le cap Horn que nousvironsd’ouest en estvers 14h ,le vent est toujours autour de 20ndset nous ne pouvons débarquer ,retour a Martial pour une courte halte .

A 21h nous repartons ,le vent est nul et la mer totalement lisse ,un coucher de soleil exceptionnelembrase la baie de Nassau ,le moteur ronronne  ,vers trois heure du matin nous passons devant puerto Toro ,a quatre heure devant l ilot Snipe ,l aube se lève sur un Beagle totalement calme ,le ciel est limpide et sans nuage !

Nous trainons un peu devant l’ile Gable pour admirer une colonie de petits pinguinosmagellan ,ils descendent de la colline en se dandinant ,par petit groupe , pour aller vers l eau comme des ecoliers qui partent a l école .

Ce petit matin sur le canal de Beagle est magnifique et emprunt de paix .

Nous sommes a 9 h à Puerto Williams  et rentrons a Ushuaia le samedi 28 … des images et des souvenirsplein la têtec’est avec un petit pincement de cœur que nous nous séparons .

Pendant la semaine nous sommes a l’AFASYNJeanne et moiet retrouvons Roxanaavec qui nous partageons de bons moments .

Je monte le nouveau groupe de batteries ,4 éléments de 6 Ven 480ampères,sur les 6 éléments de l ancien groupe ,deux élémentsétaientcomplètementmortset impossibles a recharger ,ce nouvel ensemble en Trojandonne toute satisfaction .

Nous profitons de la présence de Podorangepour  photocopier ses cartes de l’ Antarctiqueou nous espérons aller la prochaine saison . Brice nousexplique et nous aide a préparer cette aventure nouvelle pour nous .

Lundi 6 Fevrier

Un nouveléquipage arrive a bordcomposé d’amis de la Transquadra /

Jean Yves Lorgereplusieurs TQS en solitaire

Marie Olivieret son compagnon Daniel Léveillé  Marie a couru la TQS en 2006 avec Dany Keraudy

Jean Villain notre « coach mental » il nous à tous accompagne sur des TQS en nous fournissant la météo

Jean Pierre et Marie Seo des amis de Marie ,artistes peintres a Paris et joyeux compagnons !

Toutce petit monde s’installe à bord ,avec Jeanne et moi  nous sommes huit ,La Cardinale est à bloc !

Mardi 7 février

Il fait un temps incroyable ,pas de vent et lumineux ,presque chaud ….nous sommes au moteur jusqu'à Navarino,les montagnes autour de nous perdent leur neige !

Nous passons tout le mercredi et le jeudi matin a Yendegaiaou Jeanne et Mariese baignent ,l’eau est cristalline ,il fait un soleil radieuxet le temps est doux ,promenade dans la vallée glacière ,asado sur la plage …les vacances !

Nous continuons sous moteur la virée habituelle, caleta Olla ,Seno Pia ,il y a de plus en plus de growlers dans les fjords  ,la glace fond vraiment beaucoup ,la cascade , « le voile de marié «  entre Olla et Pia est fantastique ,l’eau du Beagle devient vert clair !

Lundi 13 fevrier

Le vent arrive et nous sortons du Garibaldi sous grand voile a un ris et trinquetteun bon N NW ,vers 10 h on renvoile ris et le génois …  le vent molli un peu…nous partons vers Coloane en passant par le petit passageBarros Merino .

A la sortie du canal nous restons un long moment a côtoyer des baleines qui nous ignorent totalement.

Toute la journée du 14 se passe a Coloaneou nous faisons une belle ballade dans la montagne et le lendemain nous mouillons dans le Fouque .Dans leBeagle les baleines sont toujours là et nousnaviguons de conserve.

Le jeudi 16 départ pour la caleta Borracho apres une halte a Yendegaia ou Jeanne avait perdu ses lunettes dans la prairie prés du jardin… un ratissage fin du secteur permet a Jean Yves de les retrouver !...nous terminons la soirée au mouillage a Borracho .

Nous retournons avec du petit temps vers Puerto Williams ou la soirée se termine par un super diner chez Paty .

Une journée de farniente ce samediqui se termine à nouveau par un bon diner chez Paty ,c est toujours du bonheur chez elle avec force chansons !

Dimanche, après les formalités et les courses, nous mouillons à la bouée à l entrée du port ce qui nous permet de partir vers le Horn tôt le lundi matin.

Un petit vent d ouest nous emmène dans le Beagle puis le passage Gorée, la baie de Nassau et nous entrons dans la caleta Maxwell dans les Wollastonvers 20 heures ce lundi.

Départà huit heures mardi pour aller virer le cap Horn, descente à la voile  et passage du cap vers 10 h ,le temps calme permet le débarquement ,nous restons Jeanne et moi sur La Cardinale pendant que tout le monde va sur le « Caillou » … le retour vers Maxwella tirer des bords dans les Wollaston est un régal ,le vent est faible et le mouillage calme .

Mercredi ,le vent de NW monteaussi nous passons la journée a l abri des « rachas »  qui balaient le mouillage ,les rafales sont parfois violentes et nousarrachonsun arbre sur lequel nousnous étions amarrés ,une amarre portée sur l avant sécurise la position, le vent souffle autour de 45 ndset cela va continuer toute la journée de jeudi .

Cela ne nous empêche pas de faire une très belle randonnée dans l ile avec un super asado dans les hauteurs d’où l’ on voit tout l archipel .

Vendredi 24 fevrier 2017

Départ a 6h sous voiles ,le temps est gris mais le vent est plus maniable , un bon travers nous permet de monter dans la baie de Nassau et d’être devant puerto Toro autour de 16 h nous continuons jusqu'à puerto Williamsou nous rentrons a 21H après avoir croisé des baleinesdans le Beagle .

Deux jours sur Puerto Williams pour mieux découvrir ce petit coin de l ile Navarino .

Nous repartons pour Ushuaia le lundi 27 février ,tout le monde rentre en France ,Jeanne aussi ,La Cardinale se retrouve bien vide ….

Une semaine de bricolage à bord …je partage mon temps entre du bricolage à bord et des discussions avec Guillaume au sujet de Flores, comment revoir tout le bateau, nouvelle électronique, position du matériel et agencement de l interieur, c’est une belle aventure qu’ils mettent en route Stella et lui.

 

Dimanche 5mars    un nouvel équipage :

Bruno Guinaudeau et ses copains de navigation, Yann Pouliquen, Guillaume Carballido , Jean Jacques et Agnes Ducoux . Une fine equipe de copains qui ont l habitude de naviguer ensemble vers divers horizons.

Lundi   nous partons pour Puerto williams ,chacun trouve ses marques ;

mardice sont les formalités a la capitainerie chez nos amis de l Armada Chilienne puis le ravitaillementchez Simon & Simon, Guillaume parcours le village à la recherche d’épices les plus variées, la cambuse va êtredans de bonnes mains ….la gasoliere ne fonctionne plus du tout malgré mes nombreuses interventionsseulle four marche mais nous avons un petit réchaud électrique qui avec le groupe fait merveilleet Guillaume pour avoir deux feuxutilisable a acheté un petit réchaud à gaz.

Mercredi 08

Apres un pot sur Le Boulard, reçu par Jean et Corine nous partons un peu tard et l arrivée de nuit dans la caleta Borrachoétait un peu folklo car la carte n est pas justeet la nuit bien noire .

La cambuse est l endroit de prédilection de Guillaume qui nous invente des plats succulents !

Yendegaia jeudi sous une lumière fantastique ,il fait très beau et vraiment la neige est partie des sommets ,c’est la première fois que je vois cela ; nous croisons le lendemain trois belles baleines sur la route de la caleta Olla te passons un log moment à les observer.

Samedi   11

Envoulant quitter lemouillage le moteur ne démarre plus , le gas oil n’arrive plus malgré les purgesd’injecteur….problème d’où vient la bulle ?  une recherche sur tout le circuit et c’est la bougie de préchauffage qui est cassée, le ressort qui fait résistance est dessoudé et le tuyau du gas oil qui prend sur le circuit en pression est mal fixé car le supportqui permet à la bougie d’être fixée au moteur est complètementcorrodé. Avec Guillaume fin bricoleur, nous réparonscomplètement la bougie que nous collons à son support la fixantainsiau moteur. Il faut attendre que la colle sèche aussi nous ne repartirons que demain.

Dimanche, la réparation marche à merveille et nous pouvons partir pour Piaaller voir les glaciers dans les deux bras et le soir mouiller dans la caleta Sur si belle !

Beaucoup de vent ce lundi, nous restons au mouillage et allons nous promener dans la montagne.

Mardi route vers le Garibaldi, à nouveau nous croisons des baleines, c est magique ! mouillage à l ile Pirincho ,il y a beaucoup de glaces dans le fjord .

Mercredi nous allons vers Coloane en passant par le Barros Merinoavant de rentrer a Coloane nous faisons un petit détour par le fjord Pasqui, étonnant cette faille profonde ou l on ne peut virer, il faut sortir en marche arrière mais par mauvais temps c’est un abri complètement sur.

Le soir nous posons un casier à centollas pour retrouver jeudi matin 5 belles centollas. Nos allons faire une belle virée jusqu'à la cascade qui est tout a fait sous le glacier, trois heures de randonnée c’est sympa !

Le soir tard Guillaume plonge avec la combi pour pécher des centollas à la main, il en attrape trois !

Vendredi matin, randonnée sur le grand glacier de Coloane et à nouveau, des centollas dans le casier relevé avant de quitter le mouillage.

Passant par l Estero Fouque ,nous sommes a Puerto Williams le samedi soir ,le temps est totalement au beau fixe sans vent !

Un peu de rangementles formalités un diner chez Paty et nous repartons lundi matin pour le Horn .

Nous partons le lundi pour puerto Toro ou nous restons une journée entière bloqué par le mauvais temps, pendant une manœuvre, un bout passe dans l hélice du propulseur d’étrave qui se bloque, bonil faudra mettre une hélice neuve …

Mercredi22 marsnous quittons Toroavec une petite brise tout dessus, ça monte en rentrant dans le Nassau, 15 - 20 ndsLa Cardinale file propre et c’est après une belle navigation à la voile que nous arrivons dans la caleta Maxwell .

Super ballade dans l ile et un asado monstre organisé par Guillaume passé maitre dans l art de la côtelettegrillée au miel !

Vendredi24avant d’appareiller Guillaume plonge pour changer l hélice du propulseur d’étrave, c’est super avec un bon petit vent nous passons le Horn et même nous y débarquons pour une courte visite au gardien du phare

Mouillage a Martial pour la nuit.

Samedi 25 mars nous sortons de la caleta Martial tout dessus GV Misaine et génoisdirection Très Mares ou nous retrouvons nos amis d’Hipocamps   Dominique et Carole . Un super diner a leur bord et une soirée de chansons et de blagues !

Retour sur Puerto Williamsde conserve a vecHipocamps  et départ le lundi 27 mars pour Ushuaia afin de déposer l équipage a l avion , il faut bien rentrer après cette belle croisière !

Une petite semaine où je profite du beau temps pour repeindre le pont en jaune or du plus bel effet

Un dernier voyage avec Philippe Boennec ,Jean PierreCavé et sa fille Charlotte .

Nous optons pour une petite croisière courte dans le brazo sud .

Départ le mercredi 5 avril direction la caleta Letier ,mais une erreur de carteet la nuit venantnous mouillons dans une anse que nous baptisons la caleta «  Carlota »

Le lendemain nous partons pour Coloane,il fait un peu plus froid ,et au petit matin il y a un peu de glace sur l eau. Débarquementet visite du grand glacier ,asado avec un bon feu de bois au bord de l eauet réparation de l annexe qui fuit un peu ,il nous faut bricoler une tente pour chauffer la réparation avec le décapeur thermiquedu beau bricolage !

Samedi 8 avril nous rentrons dans le Fouque pour mouiller a la caleta Salvador .Un petit détour par Yendegaia car il fait très beau, nous emmène jusqu'à Puerto Williamssous génois avec 25 nds de vent

Charlotte nous quitte très heureuse d avoir découvert ce beau pays qu’est le sud, les canaux, les montagnes et l ambiance de la Cardinale !

Nous repartons a trois pour le Horn, ilvente pas mal ce jeudi et c est sous un ris etgénois que nous allons a Toro . Les chalutiers sont là pour la pêche au centollon ,petite centolla , nous avons droit a un cockpit plein !

Le vendredi 14 avril il fait gris et ça souffle bien de l ouest ,nous descendons a fond avec un ris et le génois un peu roulé jusqu'à la caleta Martial .

Nous restons toute la journée du samediau mouillage ,il y a trop de vent ,farniente et cuisine .

On essaie de partir tôt pour le Horn ,il y a de la brume et le vent monte de plus en plus ,sud ouest ,la mer lève des le pasodel sur,on ne voit pas le « caillou » dans la boucaille ,c’est pas très drôle et nous décidons de faire demi tourpour rentrer a Toro …belle traversée du Nassau à la voile avec une belle brise .

En rentrantvers Puerto Williams nous constatons que les pinguinos de l ile Gable ne sont plus là, l hiver est proche et l automne pare le canal de couleurs magnifiques.

Mardi 18 avrilroute vers Ushuaia avec à bord   Jeandu Boulard etPatrickde Manamo, je reste quelques jours au Nautico et retourne a Puerto Williams pour hiverner .

Francisco notre ami du Micalvi va surveiller le bateau comme il sait bien le faireet je passe quelques jours a tout ranger proteger, plier avec l aide de Guillaume de Flores   qui va me ramener a Ushuaia pour prendre mon avion et rentrer dans notre douce France.

 

Lasaison prochaine sera celle de l Antarctique, une belle aventure pour La Cardinale !

A suivre …..

Captain   Benny

Saison 2 - L'intégrale

Saison II, News 7. La Transquadra a viré le phare des Eclaireurs !

Laissons Denis Malouines ouvrir la news n°7 en citant Aimé Césaire :
« Je me refuse de donner mes boursouflures comme d’authentiques gloires.
Et je ris de mes anciennes imaginations puériles. »
C’est ainsi que le poète martiniquais évoquait le lien du passé au présent.
C’est ainsi également que quelques marins de la Transquadra se réunirent pour un petit lien qui vaut beaucoup. Sur la Cardinale, bateau de 50 pieds de long et bien plus de miles sous sa coque, ils s’amarinèrent pour les cinquantièmes.

La quête du passé est une bonne base de réflexion pour un départ en pays patagon.
Les indiens d’Amérique centrale, Caraïbe ou de Patagonie ont ce point commun d’avoir été chassés de leurs terres nourricières ou de leur mer aimante.
C’est justement là, en mer que la Cardinale proposait de parcourir les légendes ou les mythes, peut-être même une vérité. Quelque fut le glacier découvert et admiré : Fouques, Ventisquéros, Pia, Garibaldi ou même Yendégaya , rien qu’à ces noms, la mémoire vibre et nous entendons Jean Raspail nous réciter les aventures douloureuses des Yaghans, Onas, ou Alakalouf.
Nous arawaks de la Transquadra, nous avions choisi de descendre plus au sud, pour rencontrer les racines des marins aventureux. Ceux pour qui l’horizon est une ligne à dépasser.
L’avitaillement fait à Ushuaia est dans les soutes
Nous pouvions tenir salon autour du Pisco.
Nous pouvions tenir la barre autour des 40 nœuds.
Nous pouvions tenir l’écoute à 5° celsius. P…. c’est dur !

« Tenir et Pouvoir » était le dicton de la Terre de feu, les ancêtres indiens avait montré le chemin.
La solidarité des âmes sont présentes dans le reflet bleu des Glaciers, nous avons même vu la Vierge sculptée.

Le temps n’a pas de prise sur l’imaginaire dans la Cardinale.
Les baleines, lobos, dauphins et albatros sont nos compagnons de voyage, ils nous montrent le chemin de la quiétude , de la patience et de la paix intérieure. Cette nature émouvante autant que mouvante vaut largement une plage de sable fin de notre Martinique.
Ne soyons plus esclave de nos emportements de colons ou missionnairesmigrateurs.
La route est longue de Saint-Nazaire, Madère, le Marin à Puerto Williams, mais quelle belle idée d’avoir prolongé le chemin avec cet équipage et Capitaine « AD quat ».
Debout dans les cordages.
Debout à la barre.
Debout à la boussole.
Debout à la carte.
Debout sous les étoiles.
Debout et enfin libre de contourner le Cabo Hornos. »

Puis tout spontanément, Alain Kéraudy vous invite à bord :
« Je suis là, sur le pont de la Cardinale buvant une mousse au Soleil de Puerto Williams, cool, peinard. Mes coéquipiers sont partis  à la douane  ou sur le Micalvi bateau ponton de la marine chilienne. A quelques longueurs, les enfants de l’école de voile mettent les optimistes à l’eau en rigolant. Tout est comme chez nous. Seulement nous sommes au bout du monde (chercher sur une carte) et nous sommes cap-horniers. C’est vraiment la ville la plus australe. 2000 personnes dont une grande partie de militaires. Quelques petits restos, 2 épiceries une banque et c’est tout. Les formalités administratives effectuées nous partons le lendemain pour faire le tour du Beagle (canal à 2 bras).
C est tout simplement féerique! Nous touchons du doigt les glaciers et dormons tous les soirs dans un abri différent. »

En effet, à bord de la Cardinale,  septAnciens de la Transquadra se sont donné rendez-vous.
C’est l’équipage actuel composé de Dany (3TQ) et Alain (2))Keraudy, d’Alain Guille (1), Denis Malouines et Vincent Torrès (ensemble1TQ) et Jeanne (2) et Bernard (6) de Ravignan.
Les histoiresfusent, les souvenirs remontent déliés par les évocations des noms, des dates, des situations comiques ou pathétiques, des rires et des tristesses de ceux qui n’en sont pas revenus.
Il faudra plusieurs petits-déjeuners avant d’épuiser le sujet… qui ne le sera pas.

Mais si aujourd’hui, nous sommes ici, en Patagonie, c’est dans l’intention de découvrir un autre monde sauvage et extrême et nous sommes prêts à éprouver le vent furieux qui a soufflé toute la semaine passée. Pourtant, la Patagonie a levé son voile de brouillard sombre, a freiné les chevaux fougueux d’Éole et tout benoîtement a ouvert une session « vacances au soleil». Oui, oui, oui assurément !

 

Il y a une règle d’or ici, qui consiste à profiter tout de suite, maintenant du beau, du bon, du silence.
Rien que du soleil, du ciel bleu et si par hasard, quelques nuages balaient le ciel, ces derniers s’effacent aimablement à l’arrivée de La Cardinale pour laisser apparaître un glacier dans toute sa munificence.
Bleu, lumineux et immense. Une généreuse beauté.
Un glacier tout éclairé et puis un autre le lendemain, chacun se laissant découvrir au dernier moment grâce au grand régisseur de ce théâtre de glace qui projetait ses lumières pour venir in fine, révéler les bleus profonds nichés au fond des fjords.
De la voile, du vent dans le bon sens, du soleil de Méditerranée, nous avions à bord Vincent Torrès, un pêcheur de là-bas qui n’a jamais perdu l’accent pour nous évoquer ses calanques qu’il comparait avec raison avec les mouillages du plein été austral et Patagon.
Bon, là,  une tendresse particulière pour l’équipage d’avant qui a connu la pluie, les rafales, les rachas glacées… Les hardis montagnards, ceux avec qui on a pu redire riant et en plagiant les commentaires du film « le Rêve de Darwin »
« Ça n’va pas s’améliorer dans la journée… Par contre, demain, ça se dégrade ! »

Mais la saison a ses coquetteries et la Cordilière de Darwin en grande Dame a soulevé sa voilette comme on lève son chapeau pour dire : « Mirez-moi, mirez-moi,  je ne saurais me dévoiler au delà d’un clin d’œil… »

 Tous les appareils photos sont braqués sur… Sur tout ce qui se regarde, c’est à dire sur tout ! L’horizon, l’éclat de la mer, le relief des montagnes, les cascades, les glaciers, les premiers, les autres, les lumières, les bleus, les reflets, les dauphins, plus bondissants que jamais, les lobos marinos, sortes d’otaries à crinières qui caracolent près du bateau tandis que la meute se prélasse sur des rochers en grognant et en bêlant. Ami lecteur, réjouis-toi d’en être éloigné, l’odeur sous le vent dépasse ce que la grammaire en dirait.

 

Et ici, Op Joie ! Un couplet pour les  baleines ! Leur souffle au loin, puis leur forme sombre et arrondie qui se dessine… La queue en bouquet final émerge soudain. Elles sont trois ! Non quatre ! Elles approchent… et moteur au ralenti, la Cardinale se fait cousine pour laisser passer sous sa coque noire et rouge les mastodontes au ventre blanc. Un momentde suspens retient l’équipage qui se tait, et qui se tient… qui se tient fort au bastingage. Et s’il leur venait la fantaisie de se retourner là maintenant ? Mais non, elles se rient de nous et passent leur chemin.
Puis elles saluent en une ultime et sublime parade.

Nous allons ce soir vers Coloane, un glacier qui se découvre au fond d’un large fjord. La mer est d’huile et les reflets doublent le plaisir du spectacle. Et demain, trois d’entre nous se déciderons pour faire un petit tour en annexe pour aller pêcher des images. Mais ce lieu ensoleillé nous rappelle encore la dernière escapade en crampons et nous voulons revoir ce glacier de près et le partager avec Dany qui grimpe bien elle aussi. Même au bord du glacier, sur les roches rondes et tachetées de roux, l’impression est immense.
Mais où est donc la Cardinale? Il faudrait aller plus haut, plus loin pour la voir…

A bord, c’est la joie et si chacun exprime son contentement d’être là, chacun aussi rivalise de savoir-faire que ce soit aux manœuvres ou à la barre, aux mouillages dans l’annexe ou aux lamanages. Lorsque chaque équipier est parfaitement compétent pour toutes les actions du bord, cela peut donner lieu à des situations cocasses comme la démultiplication d’un même geste avec trois personnes également amarinées et bien placées pour l’exécuter. Humour et bonne humeur étant les mamelles de la vie à bord, il a fallu parfois revenir à leur source pour que chacun trouve sa place ou la laisse.
Pour les photos, c’est un véritable concours où tout le monde est gagnant à tour de rôle et la vision révélée sur tablette double le plaisir d’avoir été là et d’emporter des images à partager avec les siens.
« Ah ! Il faut que je fasse mon Savarin ! »
« Pardon ? »
C’est le chef pâtissier Alain Guille qui se lance dans un Baba au rhum… Puis le lendemain, c’est une crème brûlée succulente, brûlée au chalumeau du bord qui réjouit les papilles.
Et oui, et le Chili con Carne de Dany sera enregistré dans le livre des bonnes recettes de la Cardinale. Chacun se régale de ses salades colorées et délicieuses et la table du bord continue d’honorer les étoiles que le Muzik-Cook avait gagnées.

Après ce grand tour de glaciers, et une courte escale à l’île Lennox, nous aurons la joie d’être accueillis par l’aimable famille de Louis, l’Alcamar en poste et aussi la surprise de découvrir un manchot empereur qui maternait son Tigrou en peluche.  Gare à qui voulait le lui chiper! Dans ce lieu battu par les vents, l’accueil autour d’un bon café et d’un petit pain tout chaud ainsi que la rencontre de deux petites filles jouant avec leur pinguino avait de quoi nous attendrir et nous faire rêver d’inviter nos petits-enfants à partager cette récréation…

 

 

La Cardinale se sent d’aller virer le Cap Horn. Cette fois encore, il y aura à jongler avec les fichiers météo pour se présenter au bon moment.
Le 7 mars, la Cardinale passera le Cabo de Hornos et fera de son équipage des Heureux!
 » On est Cap-Horniers! On est Cap-Horniers! »Et voilà comment est né le nouveau « Salute » du Pisco du bord!

Puis après une traversée plutôt musclée de la baie de Nassau avec des coups de williwaws à 55 nds, la Cardinale filait ses 8-10 noeuds avec pour seule voilure son génois à moité déroulé. Sur une mer croisée, éclaboussée de soleil, la Cardinale tenait bon son cap. Comme un cheval fougueux qui se redressait à chaque emportement sur une vague, l’étrave émergeait de l’écume en s’ébrouant violemment et en projetant sur les pitoyables équipiers trempés … en projetant quoi? de superbes gerbes irisées mais tellement violentes qu’un casque aurait pu parfois être le bienvenu… Pas de photos ce jour-là pour le retour sauf à l’arrivée « ben appréciée » à Puerto Toro.
Puisà Williams avant de revenir avec un autre bon coup de vent dans le nez à Ushuaïa.

Voilà, c’est la fin de cette jolie balade. L’équipage adresse un petit mot affectueux à l’intention de Marco et Brigitte.
Marco Capdeville était de la première virée à bord au départ de Nantes et aurait dû être des nôtres pour la Patagonie.

L’aventure continue et tandis que cette newsletter se laisse écrire depuis la table à carte de la Cardinale, et que le vent souffle en rafales sonnantes et trébuchantes, l’équipage de la Transquadra s’en va diner chez Manu, le meilleur restaurant, le plus austral du monde, celui dont la carte à elle seule mériterait le voyage…  2135, rue Luis Fernando Martial, 9410 Ushuaïa, Argentine, Tél: +54 2901 43-2253.

A bon entendeur…


La Plum’ qui vous embrasse de cœur.

 

 

 

 

Saison II. News 6. La Cardinale passe le Cap Horn avec ses montagnards.

 

Jeanne de Ravignan| 25 fév 2016| 0 comments

La Cardinale passe le Cap Horn avec ses montagnards.

Quittons les crampons mais restons vigilants ! Il y a une petite fenêtre pour passer le Cabo de Hornos à condition de ne pas trainer au retour puisque un fort coup de vent, 45-50 nds est annoncé pour le surlendemain. Départ tôt le matin du 8 février de la cala Martial, comme pour le dernier équipage en novembre, on n’est pas loin mais la légende a ses raisons et nous voulons nous présenter de bonne heure.

Et c’est à la voile, vent de travers, 20-25 nœuds que par l’ouest, nous nous approchons du vieux lion couché. (C’est Lui !) On a beau se dire que notre époque facilite grandement le passage du Cap, qu’on a bien étudié les fichiers météo, qu’on s’est levé tôt… chacun reste humble et vigilant devant les crêtes noires et acérées. Les albatros ricanent et dansent en l’air une sorte de ballet, face au vent et contre lui, ils se croisent en nous offrant une chorégraphie à angles vifs, laissant dans l’espace gris la blanche signature de leurs ailes immenses.

Oui, nous y sommes, un peu fiers tout de même et bien conscients que le titre de Cap-Hornier se méritait autrement autrefois.

Nous ne pouvons pas faire escale, mais saluons le passage dignement en portant un toast ! Pari réussi de la Cardinale qui a pu emmener ses grimpeurs jusqu’au au Cap mythique en regardant au loin l’Océan Pacifique.

Le retour vers l’île Navarino au Nord se fait à la voile, avec un bon vent portant, nous traversons la baie de Nassau à 8 nds de moyenne et malgré les nuages gris et menaçant, la lumière est là.

Puerto Toro ! Un bateau de pêche occupe le quai et manœuvre ses casiers à centollas (araignées géantes). Les hommes bâtis comme des joueurs de rugby se mettent à poste et roulent les casiers rouillés, comme on roule des tonneaux. Est-ce là une vieille habitude de marins ? Les casiers plus grands qu’eux sont déjà boëtés, empilés dans le bateau et les pêcheurs les balancent à bord en s’accordant sur un rythme digne de la maitrise d’un numéro de cirque. Les matheux de la Cardinale en auraient compté 400… Pour un peu, on les accompagnerait bien au tambour…en attendant subjugués que la Maria-Belen nous cède sa place contre le quai.

Le lendemain, les crapahuteurs se « lancent à l’aventure » sous la houlette d’une jeune fille charmante du pays. La fille de l’Alcamar a des longues jambes, elle marche vite et connaît son île ! Il pleut et il a plu…depuis plusieurs jours, Le sol est trempé, glissant nous entrainant jusqu’à un lac noir dans lequel des moignons d’arbres argentés résistent…  Image de désolation… Vite dépassée car la jeune fille aux mollets d’acier guide la troupe vers la mer ; Il y a paraît-il une cala riche en fruits de mer très exotiques : les piures (piourès) et aussi quelques oursins…

A ces mots de pêche possible, le marin-cookman-musicien du bord, j’ai nommé Francis Brucelle, le pêcheur de la Cardinale, celui qui avait construit avec son petit camarade de jeux une ligne à ailette, une planchette en bois moulé, contreplaqué vernis, laquelle a disparu aussitôt, emportée par les longues lianes du kelp. Donc the Francis et le Pitaine aussi décident ensemble : « Nous irons demain pêcher le piure avec La Cardinale et avec la jeune fille…et un vrai pêcheur qui connaît le coin.

Une très belle aventure partagée avec des gens du pays aussi accueillants que rieurs de nos découvertes. Cata et sa famille nous avaient dès le matin tous invités chez eux pour un petit déjeuner reconstituant. Des tartes salées, sucrées, meringuées au citron, du pain frais sortant du four et un bon café pour réjouir l’équipage de la Cardinale et l’encourager à aller à la pêche.

Ainsi fut fait. En ciré bien capelé, jambes nues et pieds nus dans l’eau glacée, Cata et son ami ainsi que Francis affrontent à marée basse le dépistage du crustacé convoité. Il s’incruste à la roche et se fond dans le paysage et s’il est débusqué et arraché à la machette, le piure saisi pisse haut, droit dans l’œil du pêcheur un jet clair! Et il récidive autant de fois qu’il peut ! Deux seaux pleins de piures et d’oursins seront remontés à bord par les pêcheurs frigorifiés mais heureux !

En France, le piure se nomme violet mais n’est pas si convoité qu’ici. C’est « assez spécial », « très iodé » «Charnu et d’un beau rouge Hermès », « très bon très frais pêché, meilleur qu’en bocal…

 

La Cardinale continue son périple et fait le tour de l’île Navarino pour un dernier salut au Micalvi avant de rejoindre Ushuaïa.

C’est la fin de cette superbe équipée mer et montagne.

Heureux mais silencieux, l’équipage prend la mesure de cette partition-là et s’en va, chacun emportant ses photos, son journal de bord et ses souvenirs et sûrement autre chose encore qu’on ne sait pas dire.

La Cardinale reste au quai.

Pendant cette semaine, La Cardinale se fera aussi accueillante que possible pour recevoir des amis de La Transquadra, Laurent et Gilles Perrin venus de France en famille pour revoir leur père. Roxanna, Capitaine de port et amie, présente aussi dans les moments forts a assisté de son mieux toute la famille. Jean-Claude Perrin est décédé à Ushuaïa alors qu’il voulait réaliser avec sa douce compagne Hélène son dernier grand voyage autour du monde. C’est à bord de La Cardinale que les cendres de leur père seront dispersées.
Le ciel ce jour-là a renvoyé une belle lumière à l’image du recueillement de tout l’équipage.

Quelques news de la Plum qui vous embrasse.

 

Saison II, News 5: D’un glacier à l’autre.

 

Jeanne de Ravignan| 06 fév 2016| 3 comments

D’un glacier à l’autre.

C’est la chronique de Patrick Chedmail qui se donne à lire.

Croiser dans le Grand Sud, c’est bien sûr la navigation, les changements de voiles, la météo, les cartes, le vent, les rafales,  le moteur, le « bourrin », qui apporte vitesse  et énergie face au vent.
Pour cette version « Objectif Grand Haut » de La Cardinale, c’est aussi les randonnées à terre, le matériel d’escalade, les harnais, les mousquetons, les cordes, les pitons, les chaussures de marche.
Mais c’est encore la vie en commun, à six, certes sur un grand voilier, mais où l’espace de vie reste limité : 15 m de long, 4,5 m au « maitre bau », un pont abrité, avec le carré et les cabines, un autre ouvert aux éléments, une généreuse « casquette » qui recouvre la descente. En « surface corrigée Carrez» on doit être proche de … pas grand-chose !

Il faut donc s’organiser et quelques objets rythment la vie à bord.dans ces contrées australes.

A tout seigneur tout honneur, Dame Wallas, la cuisinière, la gazinière, la gasolinière, en un mot : La Wallas. Beaucoup a déjà été dit dans le passé de ces chroniques sur cette Danoise capricieuse et nous ne nous étendrons pas. Simplement, notons que, fidèle à sa réputation, elle nous a mis en rade inopportunément entre une fournée de pain et un gratin, et que le capitaine, fort de son inépuisable patience et soutenu par son incomparable second en « Wallasseries » ont pu la remettre en état de marche en un clin d’œil, et que, depuis, elle nous rend sans défaillir, tous les services attendus d’un aussi sympathique engin : brandades de « jale », farfalles aux « centollas », tarte aux pommes,  potée de choux au jarret, … (le coock prépare l’opus consacré aux recettes de La cardinale, vous lui demanderez). Rappelons enfin que Dame Wallas, pour être frugale, n’en est pas moins exigeante sur deux points. Il lui faut du fuel et de l’électricité. Pour avoir négligé cet aspect de sa personnalité, elle nous laissera encore en rade deux fois dans le séjour. Ah oui, j’oubliais un dernier point : elle est susceptible …, très susceptible.  Aussi ne faut-il pas la critiquer trop ouvertement, et surtout ne pas vanter les talents de son voisin, ami et concurrent en affection, Maître Refleks.

Cet autre maître des lieux est lui aussi Danois, court sur pattes, mais élégant dans sa robe inox, il trône au cœur du carré équipage, entre les bannettes dudit, appuyé à l’épontille du mât de misaine. J’ai nommé le Réfleks, ci-devant poêle du bord : 1500 watts à pleine puissance, pas d’électronique, rustique, tout en muscle. Sans défaillir, il réchauffe, sèche, cuit si nécessaire, et ceci à la demande depuis que Luc en a percé les mystères et livré le mode d’emploi (au cas où  vous vous retrouveriez impuissant devant sa gueule noire : ouvrir le poêle, déposer une plaquette de méta ou un allume-tout chilien enflammé au fond, à proximité de l’arrivée du fuel, refermer le couvercle, attendre 2 minutes, ouvrir la vanne d’arrivée du fuel, ouvrir le robinet de réglage au 1/3 de sa puissance, et surtout ne pas oublier de mettre en place la cheminée côté pont. Nettoyer tous les mois). Sous ces latitudes fraîches la nuit, le matin, le soir et en journée c’est extra sa chaleur au cœur du navire. Avec l’appoint des « radiants », les 25° sont atteints en une demi-heure.

Lundi 1er février. Seno Venticero à Seno Garibaldi. La Cardinale amorce son retour vers Port Williams. Première étape, le Garibaldi. 40 miles à parcourir partagés entre moteur et voile. Le vent oscille tout du long entre 0 et 15 nœuds. Quelques manœuvres, mais rien de bien fatigant. Francis mouille la « planchette japonaise » de sa fabrication : deux planches de contreplaqué mises en forme, un plomb de plongée, quelques vis et de la colle, et … ça marche. Le Mac Gyver du bord a encore frappé ! Du premier coup la traine plonge à quelques mètres, entrainant hameçons et leurres accrochés à son extrémité. Il suffit de la relever lors des rencontres avec le « kelp » dérivant, une grande algue locale. Celle-ci peut atteindre 50 m de long. Dure comme du bois, elle bloque les hélices des bateaux lorsqu’elle s’accroche. La traine n’y résisterait pas.

Vers 15h nous entrons dans le Garibaldi, un fjord long de plus de 10 miles, barré à son entrée par un « verrou » morainique à 20m de fond qu’il ne faut pas manquer. Une heure et demie plus tard nous passons devant la petite ile où nous mouillerons tout à l’heure et poursuivons vers le fond du « Seno », là où le glacier se jette dans la mer. Nous entendons la puissante rumeur des chutes d’eau, cascades spectaculaires qui tombent de plus de 200 m du haut de la falaise qui domine le fjord.

Soudain se mêlent des sons presque humains, de plus en plus en plus forts à mesure que nous approchons un coude du Seno exposé au soleil du Sud-Ouest. Rendus curieux, nous nous déroutons vers la rive située à près de 600 m de notre ligne de navigation. Moteur au ralenti, à moins de 2 nœuds, nous traversons avec précaution une épaisse ligne de growlers. Nous sommes maintenant à moins de 200 m de la rive, jumelles braquées sur ce qui nous semble être des troncs d’arbre. Soudain les formes s’animent, ce sont des lions de mer, les « lupo marino ».  L’odeur qui flotte dans l’air ne laisse d’ailleurs plus de doute. Ils sont plus d’une centaine, dont une dizaine de mâles à la crinière ébouriffée. Ces derniers « bragissent » (est-ce le terme ? ), la gueule rejetée vers le ciel, et c’est leurs cris qui nous avaient alertés. Plusieurs énormes femelles nagent devant le troupeau, en jouant à grands coups de nageoires et de claquements de mâchoires. A l’abri des grands mâles, une palanquée de jeunes lions de mer s’exercent avec maladresse à la marche à terre. Plus inquiétants, une dizaine de « condors » voltige, volette et se pose au milieu des bestiaux. On se perd en conjectures sur leur présence. Attendent-ils de récupérer la dépouille des plus faibles qui ne sauraient survivre ? Profitent-ils des restes des repas de poissons (probablement plusieurs centaines de kilos, voire plusieurs tonnes par jour pour tout le troupeau) ? Maintenant à moins de 40 m nous « canardons » avec nos appareils photos la troupe impassible. Le spectacle est impressionnant. Cette colonie est répertoriée dans le « pilote » des italiens (Mariolina ROLFO et Giorgio ARDRIZZI, ouvrage de référence dans les canaux de Patagonie), mais, très mobile, sa position est en générale inconnue.

Heureux de cette rencontre, nous poursuivons sous le soleil vers le fond du Seno, vers le seigneur des lieux, le glacier Garibaldi. Celui-ci apparaît progressivement, majestueux, flamboyant dans la lumière. Les flèches d’un second glacier arrivant de la droite, masqué par un épaulement rocheux, jaillissent au dessus de l’arête de granit. Quelques craquements signalent que la « bête » s’agite, un puissant torrent glaciaire, sur sa rive droite, s’ébroue entre rochers et glace. Un fin liséré gris en son milieu signale quela langue terminale est le résultat de la jonction, plus en amont de deux glaciers. Cette « raie au milieu » lui va très bien.

Il est l’heure de le quitter, la nuit approche, et nous retournons vers la petite île rencontrée plus avant. Mouiller l’ancre, tendre deux aussières à l’arrière sur deux arbres à la côte, la manœuvre de l’équipage est maintenant rodée, et la Cardinale est parée pour la nuit. La Wallas (la cuisinière) nous donne quelques soucis de batterie (elle est chargée par un panneau solaire peut-être insuffisant), nous la rechargeons et c’est reparti Le dîner et le pain du jour sont prêts ; à table ; la vaisselle est astiquée, récurrée soigneusement comme très souvent par Hervé. Il faudra remplir demain la réserve à eau qui baisse de manière critique. Au lit.

Voilà pour terminer, un petit mot de Luc Robert qui rappelle que la Cardinale a une pensée reconnaissante aux personnes qui ont fourni du matériel de montagne (piolets, broches, crampons, baudriers). Citons Cathy, Rolland, Lionel, André du CAF de Gap. Un grand merci à eux.

 

 
Et La Plum’ ne résiste pas alors que les hommes piaffent de larguer les amarres pour aller vers le Horn, nous sommes à Puerto Williams, au Micalvi vous l’aurez deviné, ne résiste pas donc à redire la joie qu’elle a eu de partager avec les montagnards l’expérience immense de s’éprouver dans l’effort de la grimpe. Oui, nous sommes heureux et fiers pour certains dont je suis, d’avoir crapahuté vers des sommets assez abruptes, rocailleux par endroit, aux pentes glissantes en diable et tellement spongieuses que l’eauruissellait en continu des milliers de cascades.  Des arbustes épineux et des forêts tellement primaires que… Même Gandalf ne s’y serait aventuré! Bref, j’étais partie avec trois hommes aux mollets d’acier… Un est resté avec moi et comme c’était le chef, il ne s’est pas demandé si j’irais ou non jusqu’au top. Il m’attendait et rendait le rythme plus acceptable pour mes guiboles de marins, à l’orteil cassé. Mais bon, « ça l’a fait »!

Là-haut, c’était un paysage lunaire tellement époustouflant que toute notre fatigue est tombée. Et on voyait au loin la Cardinale toute petite à travers un épais rideau de brume pluvieuse. Pour le retour, c’était « rock-en-roll » car il tombait une pluie glacée, horizontale et cinglante avec des ratchass qui m’ont perdre l’équilibre plus d’une fois! Quand il a fallu traverser 30m de foret primaire deux fois et que Luc m’a dit « suspends-toi aux branches, c’est un peu Tarzan », j’ai répondu que je m’appelais Jeanne… Mais bon…

Quatre heures de marche puis un petit retour en annexe sous la pluie face aux glaciers qui font chuter d’énormes blocs de sérac avec un sourd bruit d’orage, le thé fut délicieux…

c’est vrai que c’est parfois un peu musclé mais nous avons à bord l’ambiance qui va bien! Un skipper de bon ton, un cook chantant monté sur ressort, un champion de la boulange, aimable et qui va de l’avant, un philosophe qui rigole derrière sa moustache et qui s’imprègne des images, un fin grimpeur, maitre es escalade, cramponnage, encordage

et ma pomme… qui vous embrasse de coeur.

 

 

Saison II, news 4 : Objectif Grand Haut…

 

Jeanne de Ravignan| 20 jan 2016| 2 comments

Objectif Grand Haut…
Et voilà comment la Cardinale conduit les avaleurs de cimes aux bons mouillages !
Le Canal de Beagle et ses blancs sommets défilent au-dessus des vagues, et après deux jours de navigation, nous approchons de la première escale, celle qui allie mer et montagne selon les souhaits des impétrants.
Les marins ont troqué leurs bottes contre les crampons et ils vont se cramponner !
Sous la houlette de Luc qui équipe et qui guide les novices tandis que les fiers mollets grimpent comme des cabris!
Il y a de la bonne humeur dans l’air et une certaine excitation à « y aller »… là-haut… à approcher ce que habituellement le marin regarde béat d’en bas, balloté par les flots, rincé et capelé dans son ciré.

N’en doute pas Ami Lecteur, du plus haut qu’il est permis, lorsqu’il a atteint son sommet ou sa dune, le regard du marin se retourne toujours avec tendresse vers la Cardinale, seule dans son anse éloignée, elle qui semble attendre tranquillement le retour au bercail.
Mais je laisse place aux récits de Luc puis de Francis avec quelques photos de chacun de nous.

 

Chronique de la Cardinale, par Luc.
Dimanche 10 janvier : un peu « décalquée » par 25 heures de voyage depuis Paris, l‘équipe mer-montagne est accueillie à l’aéroport d’Ushuaïa par Bernard, capitaine émérite de La cardinale et par 40 à 50 nœuds d’un vent revigorant. Mise dans l’ambiance immédiate.
Repas reconstituant à base de Centollas (King crab) concocté par Jeanne : un régal. Puis visite d’Ushuaïa, la journée se terminant par un bon restaurant où les steaks argentins sont à la hauteur de leur réputation.

Lundi 11 janvier : descente du Beagle jusqu’à Puerto Williams (PW), formalités administratives obligent, la quasi-totalité de notre périple se faisant dans ce pays. Du vent, de la pluie et une bonne chute de neige au programme. Mais elle ne tient pas au sol : nous sommes quand même au plein cœur de l’été ! Au Micalvi, le ponton de PW, soirée chansons animée par Francis, rejoint par deux autres musiciens, visiblement appréciée par tous les équipages présents.

Mardi 12 janvier : Stand by : douane, services de l’immigration, autorités portuaires, visite sanitaire du bateau… Y’a du boulot pour le capitaine.

Mercredi 13 janvier : C’est parti pour la remontée du Beagle. Première étape jusqu’au mouillage de Puerto Navarino, en face d’Ushuaïa, mais en territoire chilien. Sous un vent contraire de 30 nœuds, au moteur, La Cardinale taille bien sa route et ne mouille pas (trop) son équipage.

Jeudi 14 janvier : Longue journée de navigation (arrivée à 10 heures du soir) jusqu’au mouillage de la Caletta Olla, située à l’entrée du bras noroeste du Beagle, immédiatement après l’île du Diable.
Vendredi 15 janvier : L’équipement change. Les chaussures de randonnée remplacent les bottes et les anoraks les cirés. L’équipage mer-montagne va  mériter son nom. Première difficulté : vaincre la végétation très dense qui ceinture les abords de la montagne. Eviter les secteurs marécageux, les troncs morts abattus par le vent, les épineux touffus, tout en gardant la bonne direction s’avère être tout un art qu’il nous faut apprivoiser. Puis la végétation s’éclaircit et la montée se fait régulière au milieu d’une flore très humide parfois spongieuse, même à flanc de montagne. Au bout de 500 mètres de dénivelée, le promontoire atteint nous offre une vue époustouflante sur l’énorme cascade de séracs du glacier Holanda et l’imposant cirque glaciaire du Monte Francés (2261 m). Tout semble ici disproportionné. Nos repères alpins habituels sont bousculés. La vue porte au-delà sur des sommets entièrement recouverts de grosses masses de glace plâtrées de neige. Le tout sous un soleil éclatant, dans un ciel sans nuage. On savoure… Pour fêter cette journée mémorable, le cook Francis nous offre la grappa du val d’Aoste au repas du soir.

Samedi 16 janvier : le capitaine propose une demi-journée bricolage sur le bateau afin d’installer entre autre le balcon arrière qui nous permettra de mieux embarquer sur l’annexe et une demi-journée de navigation qui nous amènera dans le brasero Pia, premier grand fjord conduisant aux proches abords de la Cordillère de Darwin.
Le long du canal, nous allons d’émerveillement en émerveillement. Partout, ce ne sont que glaciers qui dégringolent, offrant leurs barres de séracsen équilibre instable au-dessus du Beagle.
A l’entrée, nous sommes accueillis par un dauphin qui caracole un moment auprès du bateau et par un lobo marino fièrement perché sur son rocher.  Bernard conduit la Cardinale au front des glaciers du fond du fjord. Le silence se fait, tout le monde est impressionné. Mouillage dans un havre de paix, la caletta Beaulieu. Nous sommes seuls au monde.

Chroniquesmontagnardes de la forêt patagonne (Luc et Francis)
Aujourd’hui, l’équipage de la Cardinale ( 6 personnes) passe en vrai mode montagne, à savoir que tout l’équipement est de sortie et envahit le carré dès le petit déjeuner terminé. Luc, notre guide de montagne vérifie tout et règle les crampons pour chacun. Comme nous sommes mouillés dans la Caleta Beaulieu, très loin de la zone où le glacier Sinus, au fond du Ventisquero Pia Est, tombe sur la plage, Francis a proposé de faire deux équipes. La premièreen randonnée glaciaire qui offrira une balade sur le glacier et un entrainement au cramponnage et autres joies de la glace, elle est composée de Jeanne, Bernard, Patrick Chedmail et Luc Robert. La deuxième, cordée des deux vieux compagnons (Hervé Croiset et Francis Brucelle) qui n’ont plus randonné ensemble depuis presque 40 ans partira à l’opposé vers un petit dôme de neige et un sommet répertorié sur nos vues Google map.
Les deux équipes resteront en liaison par VHF portable.

Récit de la cordée tout terrain, par Francis.

Avec Hervé, nous prenons le Kayak gonflable afin d’être autonomes pour la remontée à bord.
Après un premier chemin tracé (ce qui ici est exceptionnel) qui monte sec pendant 40 mn pour arriver sur un petit belvédère, il faut tracer à travers une combe humide puis ensuite c’est la jungle et une forêt primaire très dense et très pentue qu’il faut franchir sous des barres rocheuses. C’est très compliqué et l’on fait 100 m de dénivelé à l’heure sur des pentes extrêmement raides où nous nous hissons à l’aide d’arbustes. Après 1 heure acharnée, nous débouchons sur un espace plus libre pour grimper au milieu des mousses et des rochers.
C’est toujours très raide et de plus en plus raide. Après un petit casse-croûte, j’abandonne Hervé pour faire une belle pente de neige en crampons,  ce qui m’amène sur une petite arête avec une vue splendide sur tout le canal Beagle.
Magnifique ! Mais le temps a commencé à se gâter et je redescends bien vite pour retrouver Hervé venu à ma rencontre. Dès le début de la descente, sur une plaque de mousse noire qui se décolle du rocher … Je chute et retombe lourdement…   avec un bel œuf de pigeon à la hanche gauche et un autre au genou droit (diagnostic à bord).  Nous décidons d’essayer un autre chemin que l’aller, c’est plus court mais la forêt semble plus dense encore. Nous étions prévenus, mais c’est vraiment compliqué et extrêmement fatiguant. Pour terminer nous partons du mauvais coté et après avoir aperçu juste sous nous la Cardinale, il fautcontourner encore des barres rocheuses dans une pente extrêmement raide. Nous finissons par arriver sur la plage, plus que fourbus. Il pleut et nous remontons à bord.

Les randonneurs glaciaires arrivent 10 mn après et un bon thé chaud réchauffe tout le monde avant un grand nettoyage et rangement du matériel de montagne.  On se toilette un peu puis Jeanne nous gratifie d’un excellent boudin aux pommes et purée et cela requinque. Suivra le traditionnel désormais « 5000 » avec une bouteille de Mirabelle 1996 d’Hervé fabuleuse pour fêter notre première vraie journée de montagnards.
Inutile de préciser que chacun dormira comme un loir sous la pluie battante qui tambourine sur le pont de notre bonne Cardinale.

 Récit de la cordée glaciaire, par Luc
« Canoë de l’annexe ! Canoë de l’annexe ! » Bernard lance son appel VHF à la vacation de 17 h à l’équipe Francis-Hervé.
« On vous reçoit bien !
 » Nous avons fini la balade. Nous atteignons bientôt la plageet nous réembarquons. Et vous ?
 » On est complètement paumés. On aperçoit la Cardinale, mais on est dans la jungle. C’est un peu la galère ! La première équipe qui arrive allume le poële et prépare de l’eau chaude. »
Là, on se regarde et on se dit qu’en face, ils n’ont pas eu une journée aussi sympa que la nôtre…
Ce matin, sitôt débarqués (25 minutes d’approche en annexe jusqu’à la plage tout de même), on s’équipe montagne et on file vers une langue de glace que j’(Luc) avais repérée,  propice à la pratique d’une école de cramponnage en toute sécurité. Approche à travers des blocs morainiques un peu instables mais qui offre l’avantage de bien s’échauffer.
Un peu hésitants au début, avec leurs crampons, les marins trouvent rapidement leurs marques et trottent partout comme des chamois. Et c’est parti pour un long moment de balade sur le glacier, dans la bonne humeur et l’émerveillement permanent.
De retour aux sacs, rapide collation et départ pour une longue randonnée sur l’autre glacier adjacent, le « glacier noir » entièrement recouvert de détritus morainiques à tel point que les crampons s’avèrent inutiles. Montée régulière au milieu d’un chaos de blocs de toutes tailles. A l’endroit où le glacier bifurque, nous décidons de redescendre. Nous avons le temps d’entr’apercevoir l’insondable perspective offerte par le cœur de la Cordillère.
Retour à la Playa Del Sol.
Là, surprise : elle est couverte de blocs de gros glaçons abandonnés par la marée. Séance photos et délire.

Le spectacle de quatre personnes en tenue de montagne avec piolets au milieu de blocs de glace, sur une plage de sable fin a quelque chose de surréaliste.
Fin de journée sur une note de Mirabelle distillée par le père d’Hervé.

Fin du récit écrit à bord mais publié à Puerto Williams, au Micalvi au cours d’une longue journée d’essais et d’attente de wifi… sans vrai succès pour les photos. A suivre…
Et la Cardinale guillerette continuera la route dès demain pour retrouver d’autres glaciers et d’autres pistes à découvrir ainsi que d’autres récits à vous offrir.
Avec elle, son skipper et tout l’équipage, La Plum qui vous embrasse,

 

 

Saison II : News 3. LA CARDINALE VA PASSER EN MODE MONTAGNE

 

Jeanne de Ravignan| 07 jan 2016| 1 comment

La Cardinale va passer en mode montage.

Un avant-goût de la prochaine ballade : préambule écrit par Francis Brucelle en a eu l’idée et qui a lancé un projet que les marins ont attrapé au vol. Des crampons à bord de La Cardinale et des bout’ qu’on appellera des cordes ! Et moi qui croyais qu’à bord, il n’y avait de corde que celle de la cloche…!
Voilà ce qui va se passer en ce début 2016.
La Cardinale se fait une toilette digne de l’équipage de montagnards qu’elle recevra: fardée de jaune d’or et cire d’abeille, elle dresse les couettes et remplit coffres et équipets pour les accueillir au mieux ; la gazolinière fonctionne, le chauffage ronronne, tout sera prêt pour leur arrivée… (« J’espère ! » dit le capitaine qui m’entend lui lire ce préambule…)
La Plum laisse la parole à Francis.

C’était en Octobre 2015, Transat sur la Cardinale, après-midi tranquille peu avant le passage de l’Equateur, équipage à la sieste, Jeanne en bronzette sur le pont avant.
Francis propose à Bernard un projet pour la saison 2016 : aller faire de la randonnée glaciaire sur la cordillère de Darwin.
Bernard est aussitôt enthousiasmé, reste à rassembler un petit groupe autour de Luc, alpiniste chevronné  qui, depuis 5 ans, emmène Francis saluer les nuages dans le massif des Ecrins, en Suisse ou en Italie.
Au printemps, le groupe est constitué et Francis demande à Bernard de rencontrer successivement Luc Robert et sa femme Nadine, Hervé Croiset puis Patrick et Françoise Chedmail. Les affinités se confirment, la mayonnaise convivialité/amitié monte doucement dans lebol mer/montagne.
Après des soirées préparatrices, gustatives et chansonnées, il est convenu d’un week-end dans les Alpes lequel se déroulera à Nantes sous la houlette très professionnelle de Luc qui orchestreratoutes les manœuvres de base, le maniement des cordes et des exercices de sécurité, l’élémentaire à découvrir pour se familiariser avec le matériel de grimpe. 
Sur le site de PONT-CAFINO, Bernard, Jeanne, Patrick encadrés par Luc (Hervé n’ayant pu se déplacer pour raisons professionnelles) découvrent les basiques de l’escalade tandis que Francis révise ses classiques (lorsque les équipiers s’entrainent.) Les marins s’appliquent et découvrent avec un plaisir nouveau toute la technicité de cette activité.
Bernard et Jeanne, en sportifs accomplis (humm…) sont tout de suite à l’aise avec l’exercice et le plaisir est au rendez vous. ( oui, bien vu !)

 

C’est aussi l’occasion de commencer à rassembler le matériel et de prévoir l’ensemble de l’expédition autour de repas gastronomiques concoctés par Jeanne, Francis et Françoise l’épouse de Patrick. Depuis, Luc et Patrick sont restés en contact pour rassemblerl’ensemble du matos (cf photo du sac de montagne N°1)  qui devrait tenir dans deux grands sacs.
La région n’est pas cartographiée, (du moins officiellement ou les cartes sont introuvables) et donc la préparation se poursuit à coup de vues Google Earth et de tracés prévisionnels imaginés par Patrick sur les pentes.

A quelques jours du départ de nos quatre marins montagnards, tout semble réunipour rejoindre la Cardinale et rêver de poser ses crampons sur un petit sommet ou personne ou en tout cas très peu de gens sont allés avant eux.

A suivre bientôt sur le blog d’Objectifgrandsud.com

 

 

 

 

Saison II. News 2: La Cardinale est Caphornière!

 

Jeanne de Ravignan| 15 déc 2015| 0 comments

La Cardinale est Caphornière. Le premier équipage de la saison II s’est régalé!
Toutes les saisons ont défilé, des frimas glacés aux caresses d’un soleil printanier! Et un mois de novembre austral traversé par ses familiers williwaws, puis l’absence totale de vents pour laisser les glaciers se mirer dans une eau limpide et calme. Des images en réel et en grand écran! Et à bord de La Cardinale… Et bien ils ont tout dit, tout écrit et c’est là…
Ecrit par Luc Beaupérin et validé par tout l’équipage. Les photos de chacun d’eux.

« Sous le soleil et le sourire de Bernard, nous arrivons à Ushuaïa le 7 novembre à 17 h.
Patrick, arrivé la veille, a déjà oublié les 13000 kms qui le séparent de Hoëdic.
Monique et Philippe étaient dans le même avion que moi mais aucun de nous trois n’a été assez perspicace pour se reconnaître parmi la cinquantaine de passagers. Peu importe, nous avons trois semaines pour nous regarder dans le blanc des yeux, quatre heures d’avion supplémentaires ne s’imposaient pas pour faire connaissance.
Direction le ponton.

Soirée, dans une taverne du coin, d’accueil pour nous et d’adieux pour Jeanne et Laurent Armenaud qui devaient nous quitter le lendemain. Premier contact avec la viande argentine; les bidochards ont apprécié.
L’équipage est donc au complet : Bernard de Ravignan, notre capitaine, Monique et Philippe Boënnec, Patrick Tesson et Luc Beaupérin.
Après une nuit au ponton, courses et formalités douanières, nous partons, en début d’après-midi vers Puerto Williams (Chili) a 25 millesd’Ushuaïa.
Premiers bords sous voile, sous le soleil; le canal de Beagle s’ouvre largement devant nous, sur une eau calme et quelques nœuds de vent, entouré de chaînes montagneuses enneigées; c’est déjà la paix absolue mais les 50 emes ne rugissent pas encore. Nous dépassons le phare des éclaireurs, copie conforme du phare des cardinaux, à cette différence près que les phoques d’Hoëdic sont plus discrets et les cormorans n’ont pas le ventre blanc comme ici.
 Nous terminons au moteur faute de vent.
Mouillage sur la tonne à Puerto Williams, le « port » étant saturé. Ce port n’est en fait qu’un fond de petite baie, au fond de laquelle un vieux bateau échoué, « Le Micalvi », constitue le seul ponton, et qui peut accueillir une vingtaine de bateaux. L’ambiance est néanmoins très conviviale entre bateaux charter.
Franck Camas,  sur le bateau voisin, prépare un spot pub pour les lunettes « Julbo » : le cap Horn sur un petit cata de 6 mètres.
Le passage par Puerto Williams est uniquement motivé par les nécessités douanières : la navigation dans les canaux étanten territoire chilien il faut y passer pour effectuer ces formalités et reprendre le canal de Beagle vers Ushuaïa pour continuer la route vers le soleil couchant.
Départ 10 novembre, pour 50 milles , plein ouest au moteur et vent debout, vers la caletaOlla. Petite crique sublime après l’île du Diable.
Le temps est superbe, nous mouillons devant la plage; deux petits bateaux de pêche sont amarrés aux rochers. Nous allons saluer les pêcheurs qui se proposent immédiatement de venir à notre bord.
Une heure plus tard Manuel Vergarra débarque avec plusieurs centollons, crabes rouges aux pattes épineuses.
Manuel, qui n’avait dû croiser ni savon ni shampoing depuis 5 mois, se fait servir un Malbec.
Une sympathie d’hommes égarés, d’autant plus franche que nous la savions éphémère, s’installe rapidement.
Manuel réussi à négocier une bouteille de Malbec, puis une deuxième puis une troisième.
Il revient, reconnaissant, avec deux crabes, du modèle supérieur (centollas– King crabs) deux morceaux de vache sauvage et de lobo marino,  (Lion de mer, phoque de la région).
Le tout fumé par ses soins dans un baraquement de fortune au bord de l’eau.
L’odeur du lion de mer fumé a fait reculer tout le monde, mais plusieurs se sont essayés à goûter.
À goûter seulement, Les mouettes se sont chargées du reste.
Philippe, auto-proclamé médecin du monde, en profite pour installer son hôpital de campagne, et soigner un tennis-elbow et une éventration; Manuel, son ordonnance et ses médicaments nous quittent et tout ira mieux le lendemain. Philippe, innocent citoyen du monde, ne doute pas un instant de l’efficacité de son ordonnance dans les pharmacies chiliennes; il dormira tranquille comme Manuel.
Le 11 novembre, respectueux du calendrier français, et de la météo boudeuse, nous restons dans cette petite baie; nous tentons une incursion dans la forêt primaire qui longe la plage, mais après quelques mètres nous n’avançons plus, la végétationest trop dense. Le long du canal de Beagle une vaste zone sans arbre s’étend sur plusieurs centaines de mètres. Nous pouvons y marcher. Cette zone est très marécageuse, mais praticable.
Le lendemain 12 novembre départ à 5 heures du matin vers l’ouest toujours; vent soutenu et debout, donc on continue au moteur pour se diriger vers le ventisquero (glacier) Holanda et mouillage dans la caleta Beaulieu.
Le Beagle et la Caleta Olla nous avaient déjà habitué à un décor somptueux mais l’arrivée devant le glacier et la Caleta Beaulieu dépasse en majesté ce que nous avions déjà pu voir depuis trois jours. Une petite marche dans la montagne pour admirer de haut la Cardinale. La forêt est très dense mais un petit chemin nous permet de monter un peu.
Et nous partons le 13 au matin vers le glacier de la Seno Pia par le bras nord ouest du Beagle.
Les williwaws (ou rachas) se lèvent brutalement et par rafales. Nous traversons une zone de growlers, le glacier dont la couleur passe du bleu au blanc en fonction de la lumière et des nuages, se lève devant nous dans un décor impressionnant de nuances douces et de craquements sourds.
 À tribord et jusqu’au canal Thomson, nous longeons la cordillère Darwin, massive chaîne de montagnes traversée pour la première fois en 2010, après une première tentative avortée.
Nous approchons, en silence, et doucement.

Le spectacle est saisissant, des blocs de glace se détachent dans un bruit sourd de chute de rochers. Les nuages masquent momentanément la montagne, donnant une impressionde spectacle vivant. Demi tour et direction Caleta Sur, crique apparemment très abritée, au formes engageantes. Le mouillage s’avère incertain, le vent nous rapproche trop près du rivage et nous devons rependre deux fois.
Patrick se défoule sur les pâtesà tarte : quiche au thon, tarte aux pommes.
Le pain, préparé par Patrick, de jour en jour devient meilleur.Encore une splendide caleta ! Nous croisons quelques dauphins, deux condors planent au dessus des crêtes.
Le soir nos voisins viennent prendre l’apéro qui s’éternise bien sûr avec Pisco, vin rouge et bas armagnac. Et il fait toujours 28 degrés dans le carré ! Nos invités ont du mal à quitter le bord : leur capitaine, moins prévoyant que le notre, n’a pas installé de chauffage; il fait 5 degrés chez eux.

Nous ignorons qu’au même moment à Paris l’humeur n’est pas à la fête.
Nous ne l’apprendrons que plus tard.

Le 14 novembre debout à 8 heures, direction caleta Garibaldi a 20 milles; petite navigation agréable sur le Beagle, très large à cet endroit. Les perspectives et les paysages alentours sont époustouflants et franchement grandioses.
 Très beau glacier au fond du Garibaldi. Bernard coupe le moteur à quelques mètres du mur de glace : les yeux ne savent plus où donner de la tête !
Le silence s’installe devant ce spectacle saisissant d’eau de pierre et de feu.
Nous restons là quelques instants à goûter le silence à peine perturbé par les craquements du glacier.
À regret nous faisons demi-tour et fixons notre mouillage en face du glacier et à l’abri de l’île Pirincho. Descente à terre sur l’île, les panoramas et la vue sur le glacier sont superbes.
Les instincts primitifs de survie (et réflexes scouts) de Bernard et Luc illuminent rapidement la petite plage : malgré l’humidité du bois le feu est allumé et démarre péniblement; nous passons un moment dans ce coin de bout du monde, entourés d’eau, de glace, de montagne, de silence et de vent, a regarder les flammes. Tout naturellement quelques chants scouts viennent craqueler l’univers de silence.
Il neige un peu le soir.
Le bateau se plante légèrement dans la vase à marée basse nous assurant une confortable stabilité.
Comme tous les soirs, Monique, la chérie de Philippe, qui devient prudemment « son amour » lorsqu’il faut désamorcer un début de tension, nous assure un repas étudié, chaud et délicat. Copieusement félicitée, Monique,  craignant que s’éternisent les compliments, se retrouve à la vaisselle avant même le fromage terminé. Nous apprendrons quelques repas plus tard que ce n’est pas la perspective des compliments qui la met mal à l’aise, mais, de son propre aveu, les épines qu’elle a dans les fesses !

 Dimanche 15 novembre, levés à une   heure raisonnable, nous quittons Garibaldi, reprenons le Brazo Noroestedu Beagle vers le Seno Ventisquero. Nous sommes dans le pacifique, laissons le canal Pomar sur bâbord et allons jusqu’au fond du Seno Ventisquero.
Sur la carte nous distinguons un petit morceau de crique, mais si discret qu’il n’est pas nommé. Existe t il vraiment ? Nous approchons et la surprise est à la mesure de la discrétion du lieu: nous l’appellerons donc Monique ! La caleta Monique !
Le vent est très variable et les températures assez basses : environ quatre degrés et un vent froid.
Un peu de neige. Après avoir navigué au milieu des growlersnousaboutissons dans un cirque verrouillé par un glacier. Des nombreux autres glaciers surplombent le cirque.
Soirée un peu arrosée pour fêter les 29 ans de mariage de Patrick qui frémissait de bonheur, depuis l’arrivée à Ushuaia, à l’idée de fêter cet événement dans un univers de rêve, « comme l’a été le jour de mon mariage » nous avouait-il depuis plusieurs jours ! (Et comme l’ont été ses 29 années de vie conjugale).
Devant tant d’émotion seul un Bas-Armagnac, unRavignan, a réussi à sécher nos larmes.

Lundi 16 novembre,
Temps très calme pendant la nuit, lever 6 heures.
Nous laissons le canal Pomar à tribord, pour embouquer le canal Thomson, vers Coloane. Tentative d’envoi des voiles, mais le vent trop instable ou trop faible nous contraint à remettre le moteur.
Patrick, encore ému par la soirée d’hier, tient absolument à marquer à nouveau cet événement en entonnant quelques hymnes du répertoire de nos plus grands chanteurs romantiques classiques.
La mémoire et la sensibilité artistiques de ce marin sont aussi stupéfiantes que les paysages qui nous entourent.
Ces moments de proximité avec ce que la culture musicale à de plus délicat, permet à Bernard de procéder calmement et scientifiquement a un prélèvement de plancton dans le but avoué de sauver la planète. Ainsi que d’apporter notre contribution à « Plankton Planet ». Pierre-Jean recevra ces échantillons à temps pour l’inauguration de la Cop 21.
Autant dire que nous ne devrions pas vivre de tels instants de perfection avant de longues années.
Nous nous dirigeons vers le pacifique; le vent forcit un peu et nous renvoyons les voiles.
Le canal Thomson offre une vaste surface de navigation et ouvre sur le pacifique que nous apercevons déjà devant nous.
Il fait 20 degrés !
La houle de mer nous confirme que l’océan est tout proche.
Depuis le départ la surface des eaux est parfaitement plane et il est curieux de constater que la perception de cette houle et les mouvements du bateau, agissent sur nous comme le ferait une odeur familière, tellement nous sommes habitués à les ressentir sous nos latitudes. Nous ne sommes plus en pays inconnu.
Nous restons trois heures sous voiles, jusqu’à l’entrée du Beaglesud ouest. Le Beagle se rétrécit, le vent est perturbé, nous affalons. Tirer des bords serait fastidieux.
La caleta Coloane est toute proche, nous prenons le canal qui y mène. Au fond du canal la côte se resserre de chaque côté comme une accueillante entrée de port, et deux caletas, une à droite une à gauche, nous offrent un abri.
Bernard, qui connaît les lieux, choisit celle de gauche, derrière une île minuscule, au pied de la falaise à trois mètres du bord où il y a encore 10 mètres d’eau.
Nous avons connu la paix dans les précédentes caletas mais ce soir on se rapproche très franchement du bout du monde. La vie y est rare, le silence parfait dans un décor d’île des Caraïbes.
Nous descendons faire une marche dans la forêt mais celle-ci se révèle très vite inextricable, nous faisons demi-tour pour aller accoster, avec l’annexe, au pied du glacier.
 Une heure de marche pour approcher la glace sur laquelle il ne serait pas prudent de s’aventurer.
La perspective est exceptionnelle, tout semble neuf, aucune trace de vie humaine ou animale, à l’exception des deux canards à tête rouge qui somnolent a l’abri des rochers.
Le mardi 17 nous restons dans ce coin de paradis. Il a neigé abondamment pendant la nuit, la forêt est devenue blanche et le thermomètre affiche 1 degré.
Journée repos en attendant la dépression.
Le petit déjeuner s’éternise. La discussion est plutôt littéraire ce matin, contrairement aux autres repas ou les sujets abordés devenaient plutôt philosophiques, dès que Patrick apercevait le fond de la bouteille, ou politiques lorsquePhilippe avait terminé son cours de médecine quotidien.
Patrick ce matin en profite, à la satisfaction de tous, pour se laver de fond en comble (avec mon gant de toilette).
Les soucis du bord deviennent de plus en plus préoccupants : quiche au thon ou au jambon pour ce soir ? Pour ne pas aviver la tension nous laissons Monique-ma-Chérie et Patrick régler la question.
Les stocks sont encore abondants mais, les conditions climatiques pouvant s’aggraver, on fait tout de même les comptes : comme les Alakalufs, ou plutôt les Yagans, on envisage le moment où il faudra bouffer les vieux. Bernard arrive en haut du tableau mais c’est le capitaine. Pas touche !
Monique ? Non pas tout de suite, les bons morceaux pour la fin.
Patrick est donc en bonne position, on dégraissera le bouillon mais la quantité sera là; Philippe et Luc peuvent dormir tranquilles on tiendra facilement encore quinze jours à quatre sur la bête.
La journée se déroule paisiblement, la pluie et la neige nous empêchent de mettre le nez dehors, Philippe peut assurer ses consultations : petit œdème oculaire et douleur à l’orteil chez Monique-ma-chérie, pilule pour pouvoir boire un peu plus et plus longtemps sans avoir mal pour Patrick, biafine pour Luc.
Bernard préoccupé par ses responsabilités de capitaine n’a pas le temps d’avoir mal quelque part.

J’oubliais le pain ! Depuis quelques jours nous avons un pain frais tous les matins. L’orchestre est dirigé par Patrick, qui se charge du pâton, et les secondes mains pétrissent chacun leur tour.
Sauf Bernardpréoccupé par ses responsabilités de capitaine !
Et Monique-ma-chérie qui n’est pas pétrisseuse pour un sou.
Neige et pluie toute la journée.
Bernard serait bien sorti pour annexer l’îlot devant le bateau et y planter un pavillon, mais visiblement son ardeur guerrière, colonialiste ou missionnaire, ne vaut même pas un centième de mille sous la neige ! Les
Tehuelches, seraient encore en vie s’il avait découvert la Patagonie.
Finalement l’heure de l’apéro et du repas arrive assez vite.
Soirée cinéma offerte par la compagnie.
Darwin et les commanders version courte.

Mercredi 18 novembre
Départ sans précipitation à 10 heures environ.
Beaucoup de neige cette nuit, et 2 degrés ce matin.
Direction estero Fouqué a trois heures de navigation.
Tout à blanchi pendant la nuit, l’estero Fouqué est très long : 7 milles.
Après le repas, Monique-ma-chérie, remue, à la trompette, les mâles assoupis qui seraient bien restés au chaud.
Patrick, dont l’amaigrissement devient alarmant (son bracelet de montre devient lâche), va rester au chaud pour éviter une trop brusque métamorphose.
Au dessus de notre mouillage, caleta Nutria, nous partons pour une petite heure de marche sur la neige et la mousse profonde et pleine d’eau.
Aucun centimètre carré ici n’est sec, l’eau est partout; les arbres ressemblent à de petits bonzaïs, des monticules mousseux poussent sur le sommets des rochers, comme de petites barbiches, les cascades tombent de tous les côtés, et, quand ils ne sont pas dans l’eau, les pieds s’enfoncent dans la mousse ou dans une herbe humide et très épaisse.
Sans chaussures étanches et à semelles bien cramponnées la marche devient vite pénible et impossible.
Avant notre mouillage nous passons devant le dernier glacier de notre périple. Moins haut que les autres, mais aux formes sculptées et ajourées, le glacier offre une belle variation de bleus et de lumière. Le bateau ralenti pour un petit moment de nouvelle émotion.

Jeudi 19 novembre
Départ pour Puerto Navarino. Nous reprenons le canal de Beagle vers l’est après avoir quitté le Fouqué.
Début de journée au moteur, voile dans le canal de Beagle, Quelques rafales à 40 nœuds. Arrivée à 20 heures.
Puerto Navarino se situe juste en face Ushuaïa. Ce n’est qu’un groupe de quelques maisons à usage exclusivement militaire. Il n’y a pas de ponton.

Vendredi 20 novembre
Retour à Puerto William,
Alain (Briand) et son fils Kevin nous rejoignent.
Douches, fuel, courses.

Samedi 21 novembre
Matinée calme, animée par les 62 ans de la fondation de Puerto Williams, fanfare, parade militaire, allocutions des autorités militaires, civiles et ecclésiastiques.

Et enfin départ pour le sud.
Puerto Toro, village le plus septentrional du globe, sera la première étape; nous quittons donc Puerto Williams et partons vers l’Est accompagné de Podorange, bateau charter de 21 mètres accompagnant une douzaine de personnes en Antarctique.
Vent timide. Arrivée vers 20 h30.
Petit « port » généreusement équipé d’un ponton; trois bateaux de pêche sont amarrés, gorgés de centollons. Nous nous mettons a couple et, connaissant le tarif, troquons une bouteille de rouge contre un seau de centollons.
Le pêcheur, interrogé, nous informe qu’il ne bouge pas de la nuit. Mais les journées des pêcheurs commencent tôt, c’est donc à 5 h le lendemain qu’il met son moteur en route; nous partons donc à 5 heures.

Dimanche 22 novembre
Départ5 h en direction de la caleta Martial sur l’île Herschel, à 15 milles du Horn.
Nous passons le Paso Gorée, entre l’île Navarino et l’île Lennox, avant d’entrer dans la baie Nassau ou très vite le vent s’établi en moyenne à 30/35 nœuds (vent vrai). Mais plein sud, donc en plein dans le nez.
Nous mettons 12 heures à parcourir 45 milles sur une mer assez dure.
Il nous faudra 3 heures pour faire les derniers 3 milles.
Avec les rafales à 40, (une de 46 vent apparent), une mer très formée et une température de quatre degrés, rapidement l’ambiance devient sportive et humide.
On se met à regretter la quiétude des « Seno » et des caletas du Beagle. Mais c’est sans doute le prix à payer pour aller au caillou.
Monique-ma-chérie, vire au vert, rêve aux bocages vendéens de Saint André Goule d’Oie, et à la douceur pornicaise, mais Philippe veille, installe sa sirène à bâbord et l’hydrate copieusement.
Patrick dort, affalé dans le carré, rêvant sans doute de Partagas D4.
Bernard, assume ses obligations de capitaine à la barre. Luc reste dehors pour éviter de subir le même sort que Monique.
Nous approchons des cinquantièmes hurlants.
Un peu humides, frigorifiés et affamés nous arrivons à 17 h, caleta Martial.

Normalement le vent forcit demain et pendant toute la semaine.
La décision de Bernard est sans appel : nous ne verrons pas le Horn qui n’est pourtant qu’à quelques milles !
Amère déception pour les uns, soulagement pour les autres (enfin plutôt pour une autre !) après cette journée difficile.
Nous nous séchons un peu assommés.

Lundi 23 novembre
Point météo .
Les prévisions des fichiers Gribde la veille étaient pessimistes; celles de ce matin permettent, malgré les réticences voilées de Monique, un départ vers le Horn, situé à moins de 15 milles.
Le vent, stable entre 15 et 20 nœuds, nous permet de faire le tour de l’île du nord au sud;
La houle du pacifique est impressionnante. Nous longeons de très prèsles falaises.
Et passons le Horn d’Ouest en Est vers 15 heures en profitant d’un temps idéal.
Cette petite île, à la silhouette familière, mais sans intérêt particulier, apourtant subitement imposé le silence sur le bateau. Chacun avouera son émotion, mêlée d’une certaine crainte, la météo est assez versatile ici, mais surtout un immense bonheur devant ce petit morceau de mythe.

Comme de grands enfants, il nous est impossible de ne pas revivre à ce moment les innombrables récits de découverte, de conquêtes ou de courses, de caravelles, de trois mâtsou de 60 pieds.
Ce cap, synonyme de tempête, de souffrance de marins, de naufrage, de froid et de mort, est surtout le symbole de l’ignorance des limites du globe et de l’obsession de certains hommes de comprendre, de prouver et de découvrir.
L’expédition de Magellan a été une des plus incertaine et des plus téméraire de l’histoire. Même s’il n’a jamais passé le cap, puisqu’il est passé dans le pacifique par le détroit qui porte son nom, on peut difficilement l’oublier à cette extrémité du continent américain. Le passage s’effectue doucement, la houle s’apaise, et chacun reprend son souffle, la vie reprend sur le bateau. Patrick, le musicien du bord, a certainement pensé à ce moment, à entonner « Le Pendu », mais il a finalement renoncé. L’émotion doit être si forte qu’elle inhibe les plus grands talents.
Bernard envisage d’accoster avec l’annexe mais le vent de nord-est l’en dissuade. Heureux nous rentrons à la caleta Martial.
Mardi 24 novembre
Retour à Puerto Toro. De nombreux bateaux (4) se mettent à couple. Nous renouvelons notre marchandage de centollons, que nous décortiquons en famille. Les 4 kilos de chair feront plusieurs apéro et repas. Balades dans les environs. Repos.
Mercredi 25
Départ 9h pour une traversée tranquille jusqu’à Puerto Williams, Arrivée 16 h. Puerto Williams
Soirée de clôture chez Patty; cette accorte chilienne connue de tous les marins pour son accueil chaleureux et sa table accueillante, entonne avec nous et sous la direction de Patrick les mélodies que son son anniversaire de mariage lui a inspirées. Décidément cet événement ne laisse pas insensible ce gaillard au cœur d’enfant.
Bernard doit être maîtrisé pour ne pas finir debout sur les tables !
Jeudi 26 novembre
Relâche à Puerto Williams,
Emplettes sous un soleil breton.
Balades dans les bois environnants.
Philippe doit plusieurs heures de marche à Monique-ma-Chérie; chaque jour de mer effectuée par Monique est en effet facturée à Philippe par une heure de marche.
Les voilà donc partis régler leurs comptes dans la montagne patagone.

Vendredi 27 novembre. Retour à Ushuaia
« Il attendait que le temps reprît en mains ses aiguilles et rendit aux instants dispersés leur ordre et leur progression en colonnes de fourmis; ce crépuscule qui durait dans une immobilité qui ne cessait de s’évanouir tenait le jardin dans un filet de rêve où se débattaient, captives les secondes-papillons. Le Temps avait perdu la mémoire. Il vit alors que le parc, l’eau et le ciel, loin de s’assombrir, commençaient à s’éclairer et que la lumière revenait dans un mépris souriant des lois, un capricieux refus d’obéissance; le soleil lui-même se soumettait à cette frivolité féminine comme un amant soucieux de plaire. Le ciel, les eaux assoupies, la frontière confuse et sombre de l’autre rive s’unissaient dans une rose et légère complicité de Boucher, d’escargot et de balançoires, et, devant cette fin de la rigueur, dans le désordre qu’il partageait avec un empressement indigne de son rang, le soleil cessait d’être César pour devenir Arlequin. L’ambassadeur comprit alors, dans ce retour à lui-même commandé par la montée des lumières, que la nuit avait déjà eut lieu et que cette durée crépusculaire avait été une longue rêverie à demi éveillée. » Quelques lignes de Romain Gary qui expriment parfaitement cette longue rêverie durant laquelle « Le Temps avait perdu la mémoire »
Et puisqu’un jour nous la perdrons nous aussi la mémoire, ces trois semaines, hors du temps et de notre espace habituel, baignées de nature pure, de douceur et de violence, d’insouciance et d’amitié, loin des préoccupations et de la colère des hommes, nous laisserons, non des souvenirs, mais une profonde cicatrice de bonheur.

Et remercions sincèrement et chaleureusement Bernard qui a, pour nous, inventé ces moments rares.
A bientôt pour un nouveau départ ensemble et vers d’autres destinations sur la Cardinale. »

Voilà, avec cet équipage, la Cardinale a salué le Cabo de Hornos. Et bien salué. Respect.
Aujourd’hui, elle accueille un nouvel équipage qui à bord chantera de « bon choeur » « Il est né le divin enfant! « 
 Puisque Noël s’en vient… A chacun, un grand abrazo de La Plum’

 

Saison II: News n°1. La Cardinale à Puerto Williams

 

Jeanne de Ravignan| 04 nov 2015| 4 comments

La Cardinale à Puerto Williams

Beaucoup de neige cette année sur le Beagle.

 

 

 

 

 

 

Couverts d’un épais manteau blanc, les voiliers serrés les uns contre les autres semblent se tenir en rang comme des écoliers sages et en uniforme.

Mais aujourd’hui (22 octobre 2015), c’est le Printemps! Tout contre le Micalvi, les bateaux se réveillent de la longue torpeur de l’hiver austral. Il fait beau et le ciel est dégagé de tout nuage, un petit vent d’Est frais stimule les ardeurs.

 

 

 

 

 

 

 

Les bleus de travail se croisent, outils à la main, les équipages s’activent chacun chez soi à bricoler… Bricoler… Doux vocable pour dire la vaillance et l’acharnement et l’ingéniosité à mobiliser pour venir à bout d’une panne ou d’une restauration sur un bateau. Rien n’est d’équerre… Cela travaille… Une ponceuse vibre avec grande vigueur, c’est celle d’Eric, qui restaure et protège les hublots de son Vaihere. Les moteurs et les pompes se relaient… On cogne là-bas au loin, on tape, on répare. A bord de Cachuera, la machine à coudre est de sortie. Jacky et Juliette testent aussi le nouveau groupe électrogène.

 

 

 

 

 

 

Le container doit arriver avec son lourd chargement prévu pour plusieurs voiliers. Chacun attend du matériel précieux pour continuer l’aventure du Grand Sud. S’il faut transporter l’ancre et la chaîne de La Cardinale (350kg) c’est l’amitié qui reprend le quart et les disponibilités se rejoignent. Le kit Plankton est bien arrivé et sera opérationnel sur plusieurs bateaux.

Ces jours-ci, c’est le silence qui règne en maître, un silence pur, immense, magistral, qui interpèle… Presque oppressant parfois… Surprenant toujours… Que se passe-t-il?

Il n’y pas de vent…! Voilà ce qui surprend!

Même lorsque le cri strident d’un couple d’ibis vient à intervalles réguliers percer le silence ambiant, celui-ci est bien là. Il questionne, on se regarde, on se le dit… on s’étonne. Puis les bruits familiers reprennent avec les activités de chacun.

 

 

 

 

 

 

 

Sur la Cardinale, le trio de réarmement à fort à faire, Laurent Armenaud est venu nous aider pour trois semaines et sa présence est aussi efficace, qu’ingénieuse et agréable. « Cela avance bien » dit Benny. Il faut assurer la bonne révision du moteur, le changement des filtres à gas-oil, la pose d’un clapet anti-retour aussi pour le groupe électrogène, la vérification des pompes. Il faut aussi s’arc-bouter pour les vidanges multiples, le nettoyage des fonds, et derechef, avec un air entendu, se concentrer sur le fond de la cale où poser délicatement le nectar des grands jours. La cave du bord mérite qu’on lui accorde une attention particulière. ( Francis-The-Cook, n’aie crainte, « elles » sont là, enchemisées de sûr et elles t’attendent!).

Les équipets sont vidés, séchés, les vivres répertoriées et rangées.

Là-haut étalée, toute la literie est aérée, tout le linge sèche au vent, s’imprègnant de la fraîcheur ensoleillée, senteur vraie des Dientes ( massif montagneux) de Navarino… Qui dit mieux?

Puis, c’est le tour des voiles d’avant, grand génois et trinquette, d’être hissées et rodées dans leurs enrouleurs respectifs. La Cardinale s’ébroue d’aise en imaginant qu’une sortie est prévue… Un bon courant d’air circule et sèche tout l’intérieur. Laurent grimpe au mât pour assurer la bonne circulation des drisses et avec Benny, vérifie les prises de ris et tous deux hissent les deux grand’voiles, protégées par des lazy-jack aux fermetures bien assurées.

Il y aura aussi le chauffage à nettoyer, le poële Reflex au gasoil dans le carré ainsi qu’une vérification des plaques chauffantes InfraTherm. Puis encore les tâches de rouille à traquer et un hublot dans le cockpit à déposer et complètement en refaire l’étanchéité.

Les habitués de la Cardinale doivent attendre le petit couplet de la gasolinière… Je l’ai gardé pour la faim… Si je puis ainsi le dire… La cuisinière Wallas a été révisée de très près… j’ai vu deux hommes à genoux, encore une fois, l’un avec un chiffon bleu de chirurgien et les instruments alignés, posés près de lui,  l’autre avec la notice reçue par mail et l’étalage des pièces à changer… Tout était « nickel ». Remontée avec soin, remise à poste…

La plaque du haut fonctionne! Op joie!

Cependant, le four donnait une cuisson lente et moléculaire de grand chef! Ce qui était prévu pour le déjeuner pouvait être cuit pour le dîner!   »Mémère, tu vas pas nous faire un caprice! » J’ai un tout petit peu édulcoré l’interjection d’un Laurent, spécialiste ès mécanique, ès gazolinière qui était un tout petit peu exaspéré. Benny prenait la défense de La Bête en arguant qu’elle avait souffert d’une vague scélérate, qu’il lui avait racheté toutes les pièces maîtresses, qu’elle avait droit à une seconde vie…etc. Quant à moi, mettant de côté une mauvaise fois mal retenue, je lisais tout haut des recettes de cakes aux fruits confits… Et j’en laissais voir les ingrédients comme pour stimuler les ardeurs. De fait les ardeurs étaient là! De celles qui mobilisent chacun mentalement, physiquement. Et puis, elle a  marché! … « Elle a eût marché… » Juste le temps d’y croire et de faire un bon dîner arrosé d’un Malbec du Coq en Pâte, avec un gâteau cuit au four … si si… Lui aussi a fonctionné… Et puis la panne du lendemain alors que l’équipage s’apprêtait à aller visiter le musée des Yaggans à Puerto Williams… Depuis, c’est encore à genoux que je les ai retrouvés tous les deux, Benny et Laurent, ayant rouvert la Bête pour la mieux ausculter!

Et voilà… Voilà c’est malin! Voilà l’hiver austral revenu… Il neige à l’horizontale quand les « rachas » déboulent sur nous de la montagne. 0°c sous le roof. La journée de neige et de vent perd sa lumière. Il est 19h. Depuis hier soir, les esprits cogitent…

Elle doit marcher! Elle? Qui? Dame Wallas! Je prie mes chers lecteurs de remarquer la nouvelle formule plus respectueuse… Pourvu que cela marche… Puis une idée lumineuse s’en vient, celle de vérifier le modèle livré avec les notices reçues… De fait, le numéro de série ne correspond pas! Illico presto prestissimo, et avec une manipulation fébrile, les mains expertes « shuntent » (relier) deux pins de la carte électronique.

Yes! Yes! Triple Yes! Tout est réparé et la cuisine peut à nouveau exhaler des saveurs, des senteurs et réjouir les papilles!

 

 

 

 

 

 

 

Sachez, Ô lecteurs aimables à nos romances, combien est grande la joie de partager un bon dîner chaud, tout l’équipage réuni autour d’un fameux ragoût, trinquant joyeux à la journée passée à bord! Ce soir-là, soir de Tous les Saints, un exceptionnel Montgravier ( merci Francis!) a été exhumé de la cave pour fêter l’événement et on a chanté, dansé et ri de bon cœur! Alors, vraiment, un grand merci aux acharnés, ceux qui veulent que cela marche et qui ne lâchent pas leur projet!

Dehors, cela souffle dur!

Ici…Quand le vent souffle, il souffle fort et il y a une sorte de jouissance à l’avoir pris de vitesse en ayant réalisé son job à temps!

C’est ce qui se passe depuis trois jours: le vent s’est levé aussi soudain que violent et les haubans tapent et sifflent au rythme des rafales. La neige a recouvert tous les bateaux. Passer d’un bateau à l’autre devient périlleux… le terme est un peu fort mais tout de même cela exige une grande précaution car les vents déboulent en furieux et surprennent qui ne se tient pas solidement aux haubans glacés.

La Cardinale bien arrimée au milieu des autres voiliers se cabre et tire sur ses amarres mais le lieu est sûr. Puerto Williams offre un bon abri contre les vents catabatiques qui descendent de la montagne.

Nous n’avons pas quitté le port et avons bien apprécié le lieu, sûr, confortable et amical. De belles rencontres encore, de tous ceux qui ont aprivoisé le site, et il est bien plaisant d’accueillir à bord Denis Chevallay, venu spontanément offrir de bonnes herbes fines et du persil de son jardin et un peu de son temps pour raconter l’île Navarino et ses habitants.

Tout contre le Micalvi, nous avons aussi la chance de profiter de sa chaleur et de son accueil pour nous installer dans des fauteuils confortables et relever et envoyer des mails et aussi partager le soir avec les autres équipages des jeux et des chants.

Il est vrai que le temps retient encore tous les navigateurs au bercail mais une éclaircie est prévue et nous espérons bien pouvoir larguer les amarres jeudi, pour un premier mouvement de la saison II, d’abord vers Ushuaïa.

La Cardinale sera alors prête à accueillir le premier équipage vers les glaciers.

La Plum’ qui vous embrasse de cœur.

 

Saison 2: C’est reparti !

 

Pierre-Jean Jannin| 21 oct 2015| 1 comment

A l’heure ou j’écris ces quelques lignes, Jeanne, Benny et Lolo le mécano sont déjà arrivés à Buenos aires. Quelques jours de ballade  dans la ville du tango et ils seront à pied d’oeuvre à bord de La Cardinale pour la remettre en route et accueillir les premiers OGS de cette nouvelle saison.
Pour se mettre en conditions,  l’équipe OGS,  Calixte Berger de Plankton-Planet et Vincent Zaleman qui a pris la suite de Benny et Alain à la tête du magasin AD, se sont retrouvés  autour d’une table  samedi dernier avec Martin l’un des capitaines de Tara, en escale à Nantes pour une semaine avant de monter à Paris pour la COP21 et Yves Aumont du journal Ouest France qui suit et relate fidèlement notre histoire depuis le début.

Ce fut l’occasion d’un bel échange à bord de la Goélette polaire ( encore une !) sur les expériences de chacun en matière de navigations australes et d’échantillonnage de plancton.

 

 

A très vite pour la suite des aventures de Benny et la Cardinale !

Pierre-Jean

Saison 1 - L'intégrale

News # 17 : L’hiver austral au Micalvi.

 

Jeanne de Ravignan| 11 juin 2015| 0 comments

News # 17 : L’hiver austral au Micalvi.
Voilà une année d’avril 2014 à avril 2015 pendant laquelle La Cardinale a parcouru autant de milliers de milles qu’il y a de mois dans l’année !
Soit douze mille Milles Nautiques !

Depuis La Martinique où son skipper est allé la chercher et la traversée de l’Atlantique jusqu’à Nantes pour préparer l’appareillage de la Cardinale vers le Grand Sud en septembre 2015, il y a eu une deuxième traversée de l’Atlantique dans l’autre sens avec un officiel passage de l’Equateur avant de se présenter au Brésil à Salvador de Bahia. Puis la descente le long du continent de l’Amérique du Sud avec ses escales riches en belles rencontres et en anecdotes administratives presque aussi longuement relatées que vécues. La côte argentine descend, descend jusqu’au canal de Beagle que la Cardinale a emprunté jusqu’à Ushuaïa. D’aucuns diraient « embouquer » mais laissons-là les familiarités du langage maritime.

Ce jour-là, La Cardinale pointe son étrave à l’horizon de l’ouest vers les montagnes de la Cordillière de Darwin. C’est le début de l’été austral et les pics encore enneigés, chapeautés de blanc donnent le cap à garder dans ce lieu de vents furieux, de tourmentes soudaines et de cieux flamboyants.
C’est aussi le début de l’année 2015 et la porte du Grand Sud est grand’ ouverte.
La Cardinale frétille de joie d’être arrivée là et son skipper s’en réjouit tout autant.

Dans cette aventure d’ObjectifGrandSud, et pour accompagner Bernard de Ravignan le skipper, les équipages se sont succédé et la Cardinale a accueilli à son bord 18 équipiers dont certains ont eu le goût de revenir plusieurs fois. L’aventure a eu son rythme propre selon la météo et tous les facteurs liés à la route choisie et aux nécessaires escales.
La balise facilitait le repérage du bateau et la petite icône sur la carte virtuelle a fait rêver plus d’un compagnon resté à terre. Et si être privé de ce repère visuel de la position du bateau n’a pas empêché de suivre les étapes qui ont été racontées régulièrement sur le site d’ObjectifGrandSud, cela était regrettable.
Il est prévu qu’une nouvelle balise Iridium sera à poste pour le prochain départ.

L’expérience de cette première saison, de septembre 2014 à avril 2015 a apporté de belles histoires de rencontres et de partages à bord de la Cardinale, des échanges avec les autres navigateurs et avec des habitants des pays d’accueil. Il faut souligner la participation d’Objectifgrandsud au projet de recherche sur le plancton, projet qui se partage avec d’autres navigateurs hauturiers et qui continue son action.
L’ambiance à bord a toujours été au rendez-vous avec la joie d’être là, de faire partie de l’expédition, le goût des quarts partagés, celui de la pêche fructueuse et des repas cuisinés, des chants, des histoires contées. Pas de tire au flanc à ce bord là, mais au contraire de vives réactions pour prendre sa part à l’effort. Les occasions n’ont pas manqué pour que se révèlent les talents et les compétences ingénieuses. Restaurer, réparer, consolider, vérifier… Chacun se proposait selon ses aptitudes et ses préférences. Les moments forts n’ont pas manqué…
A terre aussi, il faut noter les visites dans les grandes villes côtières, les découvertes des favelas, les regards sur d’autres manières de vivre, sur l’architecture, les groupes de musique en festival, les restaurants aux cartes aussi originales que délicieuses… Puis souligner les rencontres, celles qui tracent un sillon de vraie amitié (Jorge, Bernhard, Diego, Cesar, Andrès, Martin, Roxana (et bien d’autres amis) et d’un juste désir de se revoir bientôt.

Les images sont là encore pour dire la variété des paysages et des expressions, mais aussi et toujours la beauté de la Patagonie, de son visage fier ridé par les tempêtes, de sa résistance toujours éprouvée. Une beauté à vous couper le souffle…Seuls les pétrels et les albatros se rient du vent à tire d’ailes.
Les glaciers bleus se découvrent dans le calme des Brazos du canal de Beagle et les regards figés font tout seuls un arrêt sur image. Le temps de pose est aussi long que dure la stupéfaction, tandis que les dauphins en bandes espiègles font une joyeuse escorte à la Cardinale qui se tait et s’arrête elle aussi.
La bonne chaleur à l’intérieur faisait partie des plaisirs simples mais tellement appréciés surtout lorsqu’un fumet de gigot argentin faisait vibrer les papilles engourdies par le froid à l’extérieur.

La saison 2014-15 a ouvert la route avec l’enthousiasme de la découverte et le bilan de l’aventure est très positif dans sa globalité. Même s’il a eu son lot de rinçage, de séchage, de vérifications constantes, de réparations, de mains dans le cambouis, de patience et d’astuces croisées.
Cela fait partie du jeu, du simple avenant de l’inconnu.

Aujourd’hui sonne le temps de dire comment continuer.
D’abord et toujours, un grand merci à tous ceux qui nous ont suivi dans le projet, qui ont joyeusement participé à l’aventure en donnant de leur temps et de leur contribution financière. Vraiment, grands mercis !
On peut continuer !
L’association entame une deuxième saison et reçoit d’ores et déjà les adhésions des membres bienvenus et bienfaiteurs !
Les tee-shirts sont là, agréables à porter pour la saison d’été, (la nôtre) et disponibles dans toutes les tailles, du XXXL au tout petit 2-3 ans « comme Grand Pâ » (Voir « Boutique »)  

L’expérience vécue là-bas mérite quelques réajustements pour mieux se préparer à la saison prochaine.
Le prix de journée par personne passe à 60 euros. (Voir précisions dans la rubrique « Embarquez »)
Puis, il nous a semblé que les périodes de navigation pouvaient être mieux programmées puisque le bateau est sur place. Et qu’il faut prévoir, comme au théâtre, « la relâche » … (?) une semaine entre les expéditions pour se réorganiser : nettoyer la cambuse, les frigos, les équipets, grand lavage et réinstallation de la literie, vérifier les stocks, refaire l’avitaillement du frais, tout réinstaller pour un nouvel accueil de l’équipage suivant.
Les dates d’expéditions sont proposées par le skipper afin d’optimiser l’aventure.
Un « Glaciers/Cap Horn » mérite bien trois semaines de présence à bord.
Un calendrier est maintenant proposé sur le site dans la rubrique « Embarquez ».

Le départ se fera d’Ushuaïa en Argentine. Il y a un aéroport et une ligne directe depuis Buenos Aires. Il y a toujours les consignes administratives et douanières à respecter avant tout départ avec l’équipage au complet. De même pour le retour.
Puis ce sera en une courte navigation de 25 milles la première escale à Puerto Williams, le port le plus austral du monde, au Chili. Escale incontournable puisqu’elle est exigée par les autorités chiliennes si on veut aller voir les glaciers ou le Horn.

Enfin, comme nous vous l’avions dit, La Cardinale passe l’hiver austral à Puerto Williams, tout contre le Micalvi. Elle a été désarmée soigneusement par son skipper Bernard de Ravignan et par Laurent Brochard venu l’aider. L’Armada chilienne veille sur elle et si aujourd’hui, elle a revêtu un grand manteau blanc de neige, la Cardinale sera prête à s’ébrouer et à s’élancer toutes voiles dehors pour de nouvelles aventures en novembre 2015, si tout va bien.

La Plum’ qui vous embrasse de cœur !

 

Les dernieres nouvelles de Plankton Planet

 

Juin 2015 : Dernières news du  PLANKTON:

 

Pendant que le planning de La Cardinale se confirme pour la nouvelle saison, ( Il est en ligne dans la page « EMBARQUEZ«  et il reste quelques places !),  toute l’équipe Plankton Planet se retrouve demain 8 Juin à l’Unesco pour la journée mondiale de l’Océan.
Nous vous raconterons très vite cette journée importante dans le processus de la COP 21.

Dans le même temps, un premier bilan des échantillonnages réalisés par La Cardinale est en cours et sera publié sur ce site dans l’été. OGS  a réalisé prés de 30% des échantillonages collectés cette saison  !

Enfin, découvrez les articles parus dans SCIENCES suite à la mission de TARA  à laquelle participait Colomban de Vargas leader du projet Plankton Planet.

Articles Sciences

Février 2015

OGS a été reçue au Laboratoire Océanologique de Roscoff  le lundi 9 février et j’ai remis officiellement aux scientifiques les  prélèvements amoureusement collectés par Laurent à bord de La Cardinale Toute l’équipe de Roscoff  était très émue de recevoir les tout premiers depuis le lancement du projet. les autres bateaux participant ( 15 à ce jour) sont encore , ou en mer, ou en instance de départ.

Noan, Calixte et Pierre-Jean entourent Sarah, Ingénieur du CNRS et responsable des analyses sur les échantillons que nous ramenons au   laboratoire. 

Une autre membre de l’équipe scientifique de Roscoff, Margaux, sera à Ushuaia début Mars pour saluer Benny avant d’embarquer pour plusieurs semaines sur un navire Océanographique au milieu du Drake. Enfin pour ceux qui regarde Thalassa , il y avait vendredi  13 février un reportage présentant   la station biologique de Roscoff et une interview de Colomban de Vargas, directeur de recherche à la tête du projet Planet Plankton.

 L’un des aquariums de la station. Ces aquariums date du milieu du 19 eme et sont toujours utilisés par les scientifiques.